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36                    LA MAISON t)K RETRAITES



                                  X.
    La guerre déclarée aux Jésuites se termina par un
arrêt du parlement, du 6 août 1762, qui prononça la
dissolution de l'ordre en France, et le consulat de Lyon
fit aussitôt comparaître les PP. Dejame, de Vertrieux et
Cochard, pour leur signifier l'arrêt en question. Les
Jésuites quittèrent notre ville le 24 décembre suivant et
se réfugièrent à Avignon. Leur remplacement, pour la
tenue du Grand et du Petit-Collège, avait déjà présenté
d'assez nombreuses difficultés ; car il fallait trouver des
professeurs capables et dévoués. Les deux établissements
furent d'abord livrés à des maîtres laïques, ainsi qu'on
peut s'en assurer en consultant l'almanach de S 763, qui
donne les noms et les adresses du préfet, Antoine Nivo-
let, et des autres professeurs (î). Mais les nouveaux
venus rencontrèrent une certaine opposition : la séné-
chaussée supprima plusieurs brochures, relatives aux
nouveaux collèges, et une petite sédition motiva une
plainte du procureur du roi à M. le lieutenant-criminel,
en date du 2 avril 4762: « Un grand tumulte a eu
 « lieu dans plusieurs classes du Grand-Collège, no-
« tamment dans la classe de rhétorique, dans lequel
 « des jeunes gens qui n'étaient point écoliers ont été
« compromis ; il y a eu des pierres lancées contre le
 « préfet et les nouveaux régents qui ont été mis en

   (1) Pour de plus nombreux détails, on peul: consulter l'inventaire des
archives communales, par M. Rolle. année 1762, p. 222. Qu'il me soit
permis de rendre hommage à l'infatigable rédacteur de cet inventaire, qui
constitue une mine excessivement variée. Le collège de la Trinité en
particulier fournit une multitude de documents très-importants,