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LA MAISON DE RETRAITES, ETC. 35 celles de Saint-Joseph et de la Charité, une maison qui n'est placée ni sur l'alignement, ni dans la direction de ladite rue, et qui sert aujourd'hui de caserne à la gendarmerie à pied. L'aspect étrange de cette construc- tion appelle l'attention et dénote une destination en dehors des usages ordinaires. En effet, dans le siècle dernier, c'était une maison de retraites élevée et dirigée par l'influence des RR. PP. Jésuites de Saint-Joseph, qui possédaient un vaste établissement contigu dans la rue Sainte-Hélène avant leur expulsion de France, en 1762, et leur suppression par le pape Clément XIV, en 1773. II. L'ordre des Jésuites, fondé par saint Ignace de Loyola, en 1534, eut quelque peine à se faire reconnaître par la cour de Rome, et n'obtint une première bulle d'autori- sation qu'en 1540, sous la condition que la société se composerait de 60 religieux seulement ; mais de nou- velles bulles de 1543 et 1549 supprimèrent cette res- triction et lui donnèrent des privilèges qui contribuèrent à son prompt développement. A l'époque où le protes- tantisme commençait à se répandre dans toute l'Europe, le général des Jésuites, à la sollicitation -des évêques de France, envoya dans le royaume plusieurs membres de sa compagnie, au nombre desquels fut le P. Emond Auger (1), qui partit de Rome en 1559. Il prêcha et stationna dans quelques villes de France, et il se trou- vait à Lyon, en 1562, au moment de l'occupation de (1) Le véritable prénom du P. Auger est bien Emond et non pas Edmond ou Ennemond. M. Péricaud, dans sa notice sur ce jésuite célèbre, cite à l'appui une lettre autographe, signée Emond.