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36 LÀ MAISON DE RETRAITES cette ville par les protestants. Mis en prison, il courut le danger de perdre la vie, mais il put s'échapper. Il revint en juillet 1563, après la soumission des Calvinistes, et fut chargé par le gouverneur, maréchal de Vieilleville, du rétablissement du culte catholique ; ce qui lui donna, aussi bien que sa courageuse charité pendant la peste qui désola notre ville, une position importante. Le principal du collège de la Trinité (le lycée actuel), Barthélémy Aneau, ayant été massacré par une troupe de fanatiques, le jour de la Fête-Dieu de l'année 4561, eut pour successeur André Martin, dont la mort laissa bientôt libre la place de principal, et mit le consulat dans l'embarras. Le P. Auger, profitant de cet état de choses, sollicita la direction du collège, et obtint, en 4565, d'en prendre provisoirement possession. Il appela auprès de lui plusieurs de ses collègues, afin de remplir les fonctions de professeurs, et les Jésuites se trouvèrent ainsi installés à Lyon ; mais l'acte, entre la ville et la compagnie, pour la remise du collège, ne fut légalement validé qu'en 1567. La ville rentra dans tous ses droits lorsque les Jésuites furent renvoyés de France, en 1594, à la suite de l'at- tentat de Jean Chatel (1) contre Henri IV. En 1597, un nommé Person, précédemment jésuite, devint principal du collège; mais la cour, qui avait défendu à tous corps et communautés de recevoir aucun des prêtres ou éco- liers de la société de Jésus, malgré leur renonciation aux vœux de profession, ordonna que Person serait amené (1) Jean Chatel, âgé de 18 ans, avait été élève des Jésuites, et leurs adversaires invoquèrent cette circonstance pour obtenir un ordre d'ex- pulsion.