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JACQUES DE V1NTIMILLE. 25 que les besoins sont nombreux ! Les chevaliers étant à Viterbe et à Nice, les oncles de Jacques déclarèrent qu'ils ne pouvaient s'occuper de lui davantage ; quant à sa mère, elle était, la pauvre femme, dans l'impossibilité de lui venir en aide, ne vivant elle-même que des secours qu'elle tenait des chevaliers. George de Vauzelles se souvint alors des recommandations de son ami ; il se chargea de l'enfant abandonné, et profitant de l'inaction à laquelle était momentanément condamné l'Ordre de Saint-Jean, il partit pour la France avec son pupille et le conduisit à Lyon, afin de lui faire donner une éduca- tion conforme à sa naissance et qui lui assurât dans l'ave- nir une existence honorable et indépendante. La ville de Lyon, très-florissante alors par le com- merce, était en même temps le centre d'un grand mouve- ment intellectuel. Ses imprimeries étaient célèbres : les Gryphes, les Dolet, les Trechsel, les de Tournes, les Roville, en multipliant les bons livres, y propageaient le goût des études. Le séjour ou le passage de plusieurs rois et de plusieurs reines, pendant les guerres d'Italie, la présence de la cour, les fêtes, les tournois, les car- rousels, les spectacles de toutes sortes, y attiraient un grand concours d'étrangers, de savants, de curieux, de personnages distingués de toutes les nations, et y entre- tenaient l'amour des arts et l'émulation littéraire. Au milieu de ce mouvement des esprits, dans cette ville où l'élégance et la politesse étaient les plus puissants auxiliaires du savoir, la famille de Vauzelles était repré- sentée par deux frères de George (1). L'aîné, Mathieu, .(1) Elle passait, dès ce temps-là , pour (rès-ancienne. Voir Guichenon, Histoire de la souveraineté de Dombes, livre 5, tom. H, page 34, de l'édition publiée en 1863, et Gilbert Ducheri, dans des vers latins cités plus loin. — La famille de Vauzelles quitta Lyon, pour aller s'établir à Brioude, dans