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ARMOIRIES. 19 les villes de France, doit être justement fière de son glo- rieux blason, qui lui rappelle, avec son antique et noble origine, la mémorable époque de sa réunion définitive à la grande patrie commune ; or, que signifierait, je vous prie, le changement du chef d'azur, qui est, par parenthèse, aussi bien la couleur de Fécusson impérial que celle du royal, en celui de sinople ou vert, qui est la couleur de l'Empereur, c'est-à -dire de sa livrée, et en y mettant les trois abeilles dupremier Empire à la place des fleurs de lis ? Ce serait, d'après M. Debombourg, une marque de recon- naissance et un fait personnel k Napoléon III (par exem- ple pour l'affranchissement des ponts sur le Rhône). Mais. s'il "en devait être ainsi, il faudrait donc que toutes les villes qui ont reçu des faveurs du gouvernement actuel fissent de même ; bien loin de là , les villes de France, et il y en a beaucoup, qui portent des fleurs de lis sur leurs écussons, les ont toutes invariablement maintenues, mal- gré les fréquents changements politiques ; et la première de toutes, la ville révolutionnaire par excellence, et qui pourtant reçoit à elle seule plus de faveurs du pouvoir que toutes les autres ensemble, Paris enfin,Paris, la capitale de la France, conserve toujours, sans changement, au-dessus du navire de son écusson, le chef d'azur semé de fleurs de Us sans nombre. D'après ce remarquable exemple, il faut convenir qu'il serait bien étrange que la ville de Lyon, seule en France, fût obligée de dénaturer les symboles de son histoire et de renier ses antiques traditions sous les moindres prétextes; et ce qu'il y a de certain, c'est qu'au lieu de concilier la logique de la date du monument avec la gratitude, on ne réussirait qu'à s'enfoncer davan- tage dans l'anarchie héraldique, dont M. Debombourg voudrait nous faire sortir; anarchie qui résulterait évi- demment des variétés actuelles de Fécusson de la ville,