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16                           ARMOIRIES.

juste-milieu entre la Royauté et l'Empire, mais, comme
dit M. Debombourg, cela fut fait sans légalité. Dans tous
les cas, il faut reconnaître que ces trois étoiles allaient
fort bien avec la figure de la Charte de 1830, devenue le
 ridicule écusson des armes de France pendant cette épo-
 que. — Aujourd'hui, se demande M. Debombourg, sous le
 second Empire que fait-on ? On amalgame les abeilles de
Napoléon I e r avec le glaive de Louis XVIII, les uns sculp-
tent un chef de gueules, d'autres d'azur, et le tout aussi
 illégalement que pour les étoiles de 1830. Je suis bien
 complètement de son avis, et passons en revue, comme
 lui, la manière dont les armes de la ville sont repré-
 sentées sur quelques-uns de nos monuments. D'abord au
 fronton de l'Hôtel-de-Ville où il est sculpté, M. Debom-
 bourg l'appelle blason de 1312; mais il dit en note (1),
 que de 1312 à 1380, le chef d'azur fut semé de fleurs de
 lis sans nombre ; or dans celui-ci il n'y a que trois fleurs
 de lis, et si le lion ne tient pas d'épée, c'est qu'on n'a pas
 cru devoir, en restaurant la façade de l'Hôtel-de-Ville,
 faire figurer un emblème qui n'existait pas encore dans
 les armes de Lyon à l'époque de la construction de ce
 monument, et qui ainsi aurait été un anachronisme. Sur
 le même édifice, du côté du Grand-Théâtre, le lion placé
 dans un médaillon circulaire, ne peut être considéré que
 comme motif d'ornement, mais nullement comme l'écus-

   (1) Aucune pièce, aucun monument n'indique que le chef des armes
de Lyon ait été semé de fleurs de lis de 1312 à 1380, au lieu de n'en
avoir que trois. C'est une supposition basée sur une autre supposition
que les rois de France avaient eux mêmes opéré cette réduction, ce qui
est controversé dans le savant ouvrage de M. Rey sur le drapeau
français. Selon cet auteur, il existe des patentes de Philippe-le-Bel
dont le sceau est à troisfleursde lis. (Histoire du drapeau, des couleurs
et des insignes de la monarchie française, par M. Rey. Paris, Techener,
1837.)                              *                   M. DE V.