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                            LA BERNARDA-BUYANDIRI                                             621
 Bajulavit = bailly, bailla II 182.
 Mais criet (cridavit) ou l'e originaire a été conservé, probablement
      pour éviter le choc de deux i.

    A suivi d'une nasale demeure intact en lyonnais, de même que
 dans le domaine provençal : si l'on en juge d'après les usages
 actuels des patois, il se nasalise devant n devenue finale en roman :
 Manus = man, mains I 27, A 57.
 De mané = deman, demain I 28.
 Famem —fan, faim I 150, A 160.
 Panem =/>#«, pain II 157.
 Quartam 4- suff. anam = cartana II 72.

   Il faut noter toutefois que là, comme en bien d'autres points,
notre dialecte s'est ressenti des tendances envahissantes du langage
d'oïl. Dans un certain nombre de mots en effet, A tonique suivi de
N a pris le son ai suivant les lois du français et contrairement aux
règles du lyonnais primitif.
Sanum = sin, sain I 198.
Certum •+• suff. anum = certain, certain A 74.
Capitanum = capitainou, capitaine II 25.
Certa + suff. anam = certaina, certaine I 51, II 140.
Septimanam =semaina, semaine II 8.

   Au quatorzième siècle au contraire, la persistance de la voyelle
latine pure est de règle. Le ms. des œuvres de Marguerite d'Oingt
nous fournit : mans p. 52, humans p. 55, cbapellan^, pans, p. 67;
— les comptes des dépenses faites pour aller démanteler les châ-
teaux de Peyraut, de Nerveu et de Fouris (2> nous offrent man,pans,
semanna, — le Syndicat de 1358 contient des formes telles que :

   (1) On trouve, il est vrai, déjà dans Marguerite d'Oingt : semayna p. 68, 70, fayn, p. 42,
et main (à côté de mans du reste), p. 52, mais j'inclinerais à penser que ces formes d'oïl sont
dues à des erreurs de scribe et que le manuscrit originaire, aujourd'hui perdu,- portait les
vraies formes lyonnaises semana, fan et man. Le ms. de Grenoble, le seul dont l'existence
actuelle soit certaine, si tant est qu'il en existe un autre, contient en effet un certain nombre
de passages en français [p. 78-87) et cette langue peut bien avoir été celle du scribe.
   (2) Ces comptes ont été publiés par M. A. Vachez à la suite de ses deux très intéressantes
Notices sur la destruction du château de Nervieu et de la maison de Foriç en Foreç faite en 1)50 à
[a requête de la ville de Lyon (Lyon, 1877), et sur la distraction du château de Peyraui en Viva-
rais, faite en IJ50, à même requête (Lyon, 1879).