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           SOCIETES SAVANTES


  SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE DE LYON. —. Séance du             dilnanche 26 octobre 1884.
— La Société a repris le dimanche 26 octobre la série de ses conférences men-
suelles destinées aux Sociétaires et aux porteurs de cartes de saison. En ouvrant
la séance, le Président remercie le nombreux auditoire de son empressement à
venir assister aux réunions et annonce que les trois premières conférences seront
consacrées à une étude sur la Chine et le Tonkin, au triple point de vue militaire,
économique et social. Il donne ensuite la parole à M. le lieutenant colonel Debize,
secrétaire général.
   LA. CHINE MILITAIRE. — L'empire chinois, protégé par les peuples nomades ou
tributaires, qui formaient une haie autour de lui, a vécu pendant des siècles dans
un isolement absolu, sans contact avec les étrangers ; sa politique traditionnelle
était basée sur ce principe, qui ne paraît pas trop barbare, que lorsqu'on a des
voisins, on finit toujours par avoir la guerre avec eux. Ce système qui a procuré
à la Chine une longue période de paix est profondément modifié aujourd'hui.
L'admission des étrangers dans les ports a été une première atteinte ; les Russes
sont devenus des voisins inquiétants, et enfin l'établissement des Français au
Tonkin porterait un coup terrible à ce système d'isolement. La Chine ne peut
consentir à ce voisinage immédiat, dont le résultat serait la pénétration des
étrangers sur son territoire. Elle redoute, avec quelque raison, l'influence des
idées nouvelles sur sa population, dont la vie morale et intellectuelle serait pro-
fondément modifiée à la longue. Telle est la cause de l'obstination de la Chine,
qui ne cédera qu'à la force.
   L'orateur passe en revue les forces de la Chine, sa marine, son armée, les
soldats, les officiers, l'organisation. Le Chinois ne possède pas le courage mili-
taire comme on le comprend en Europe ; mais il est sobre, patient, dur à la
fatigue et peut faire un bon soldat s'il est bien commandé. Le cadre des officiers
inférieurs est la partie faible de cette armée dépourvue d'instruction, ils sont
méprisés de la population qui n'a de considération que pour les lettrés. Quant
aux officiers généraux, on doit s'attendre à en trouver quelques-uns sachant
manier les troupes et les initier aux principes de la guerre moderne.
   De grandes améliorations ont été apportées depuis vingt ans dans l'instruction