Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                                  BIBLIOGRAPHIE                                          553
prière et les plus savants travaux. L'érudit y trouvait toujours l'accueil le plus
empressé, les conseils les plus savants et des bibliothèques des plus riches ;
mais la Révolution qui ne désarme jamais, a passé à travers ces cloîtres, en
brisant leurs portes avec le concours d'un préfet et d'un procureur général,
courtisans et complaisants dociles du jacobinisme. Elle a jeté tous les religieux
sur le pavé des rues et brisé leurs plumes qui écrivaient les plus remarquables
ouvrages. Le travailleur est privé, depuis lors, du secours de leur science et de
leurs riches bibliothèques dispersées, alors que celles de Lyon sont si pauvres et
si imparfaites et que la ville ne parle, cependant, que de liberté et de progrès...
Il est donc tout naturel que l'érudit privé de ses instruments de travail aspire
à des temps meilleurs où une secte odieuse ne disposera plus en souveraine, de
notre pauvre France qui agonise.                                   X.- X.



     L'AKT MILITAIRE CHEZ LES ROMAINS: Nouvelles observations critiques
        sur l'Ait militaire chez les Romains, pour faire suite à celles du chevalier
        Folard et du colonel Guidsehardt, par M. DE L\ CHAUVELAYS, avec une
        lettredu général Davoust, duc d'Auerslaedt. Paris, Pion, Nourrit et G:B, 1SS4,
       in-S", 324 p.

   Que n'a-t-on pas écrit déjà sur l'Art clnz lis Romains? Des centaines de
volumes ne neusparlent-ils pas de tout ce que ce peuple vainqueur et dominateur
de tout l'ancien monde, a su élever de monuments de tous genres, mais tous
inspirés par l'art grec, et dont les ruines merveilleuses jonchent encore partout
lo sol des contrées asservies par lui. Ce peuple guerrier et conquérant n'a pu
manquer, non plus, de posséder, pour faciliter ses conquêtes, un Art militaire,
et se faire un système complet de stratégie inspiré par l'expérience et par une
étude apprefondie du mode de combattre des nations que, tour à tour, il a foulées
et écrasées sous son pied. Mais l'histoire de l'art militaire des Romains a été peu
étudiée de nos jours. On a bien fait ressortir dans le récit de leurs conquêtes le
génie déployé par les chefs de leurs légions pour suppléer souvent, par des
manœuvres habiles au petit nombre d'hommes d'armes qu'ils avaient à opposer
aux multitudes d'ennemis leur faisant face, mais peu d'écrivains se sont donné la
difficile tâche d'examiner en détail la tactique des généraux, les modifications
successives apportées par la force des événements à cette tactique et d'exposer
clairement ses mérites et ses défauls. Au nombre des écrivains qui ont traité ces
difficiles questions, se sont rencontrés au siècle dernier, entre autres, le chevalier
Folard, mestre de camp d'infanterie française, en 1727, puis le colonel Guids-
chardt Car), né à Magdebourg, capitaine dans un régiment de l'infanterie
hollandaise. Toutefois, avant eux, un Lyonnais, Guillaume du Choul conseiller du
roi et bailli du Dauphiné, l'un de ces nombreux érudits qui, à l'aurore de la
Renaissance se plurent à l'étude trop longtemps délaissée de l'antiquité, s'était
occupé aussi « de la castramentation et de la discipline militaire des Romains »
non sans un certain succès. De nos jours, les recherches sur l'art militaire ancien
ont occupé aussi quelques hommes de science. Napoléon I er pendant les longues
heures de sa dure captivité, a dicté de nombreuses pages sur la stratégie ancienne.
Plus tard, le colonel Roquencourt s'est livré aux-mêmes études et tout semblait
dit sur cette difficile question. Mais un jeune érudit, M. Jules de La Ghauvelays
      NoVEMBHE 1834.       - T. VII                                                3j