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 550                        LA 1USVUU LYONNAISE
couler au hasard do la fonte. Il sait les séparer, et, s'il donne a bonne mesure,
il les distribue correctement chacun à sa place. Enfin, il a un plan et ne le perd
jamais de vue, malgré les entraînements de la narration.
   Ajoutons que celle-ci est semée, cà et là, de courtes réflexions morales, phi-
losophiques, religieuses, qui ne sont nullement des hors-d'Å“uvre et qui viennent
bien en leur temps. Si Jean de Vivonne peut suivre, de l'autre monde, le travail
de son biographe, il y applaudira sans doute comme à une œuvre méditée et
honnête, exacte, qui lui rendra un peu de cette gloire terrestre à laquelle il
n'était pas indifférent.                                     HENKI BEAUNB.



       PETIT PORTEFEUILLE LYONNAIS. Recueil de fragments divers concer-
         nant l'histoire de Lyon, par D. MEYNIS. Lyon, 1884, imprimerie catholique,
        30, rue de Condé, in-12, 72 pages.

   Lyon lit beaucoup, quoiqu'en disent certains de ses détracteurs ; il écrit tout
 autant et peut citer plus d'un écrivain de mérite en tous genres, qui ont forcé
 même les Parisiens, toujours si jaloux et si envieux de la province, à s'incliner
 devant leur valeur. Toutefois, je me permettrai de lui adresser un amical
 reproche. N'oublie-t-il pas un peu, depuis quelques années, nos vieux monu-
 ments, témoins de son ancienne grandeur, et les travaux archéologiques ? L'Aca-
démie même, en a-t-elle grand souci, quoiqu'elle couronne certaines Histoires de
 Lyon qu'on croirait sorties de la plume de Symphorien Ghampier lequel prenait
la légende et la fable pour l'histoire ? Mais heureusement, il se rencontre encore,
entre autres, un savant et infatigable pionnier, toujours penché sur nos ruines,
comme l'était Syméoni pendant les tristes années de son exil, et lequel écrivait :
« Tant me délecte la mémoire de la grandeur du vieux Lugdunum dont la plus
grande part estoit sur cette plaine de Fourviere que si j'avois ici propre demou-
rance, je n'en partirois jamais, contemplant combien fut grande la malignité de
cette destinée, qui brusla, en une seule nuit, une si riche et si grande cité.... »
Ai-je besoin de nommer ce chercheur que rien ne lasse, même les années souvent
si lourdes pour tant d'autres et qui ne peuvent l'entamer ? M.- Meynis n'est-il pas
 cet écrivain épris d'une vraie passion pour nos vieux temps ; est-il une pierre
des hauteurs de Fourviere qu'il n'ait interrogée et décrite, et combien de ques-
tions n'a-t-il pas su résoudre avec une merveilleuse sagacité. Aujourd'hui, il
reparaît avec un charmant volume, Le Petit Portefeuille Lyonnais, plein de
notes du plus sérieux intérêt pour l'histoire de notre ville ; elles ont paru déjà,
il est vrai, dans quelques journaux religieux ; mais les journaux ne sont-ils pas
comme les feuilles de nos bois que l'hiver arrache, disperse et détruit. M. Meynis
a donc eu une heureuse pensée en réunissant en un recueil toutes ses dernières
notices.
   Je voudrais en parler en détail et comme il le mérite, mais l'espace me manque,
et me bornerai, à regret, à citer leurs titres : « — Fouilles faites en 1865 sur la
colline Saint-Irénée. — Procession des Rogations au moyen âge. — La tour du
gueyte à Fourviere. — Mœurs lyonnaises aux xvie et xvn e siècles, —Le Jubilé de
l'église primatiale do Lyon. — Procession des esclaves rachetés en 1750. — Ori-
gine de la fabrique lyonnaise. — Des corporations anciennes. — Des anciennes
institutions municipales de Lyon. —Quelques circonstances de l'émigration d'un