page suivante »
542 LA REVUE LYONNAISE Sies-ti d'où diable di fiheto jeunes filles? (Il est si malin !} La bano blanco? Ei tant matin | — Non, peureuse ; mais je suis le sentier d'où le sommeil te vient — N o u n , p a u r o u s o , sièu la d r a i e t o du lointain. D'ounte la som te vèn d ' a l i n . LA MAR LA MER — O mar! quau t'a destimbourlado? O m e r ! qui t'a bouleversée? que Que toun aigo descabelado tes ondes échevelèes se tourmentent comme un grand troupeau qui hurle Se trosso comme un grand troupèu en s'arrachant la toison. Qu'ourlo en se derrabant lou peu. E de doulour, tristo e negrasso, Et, triste et noirâtre de douleui, Me dis : — Tant grando me cresièu, elle me dit : Je me croyais si grande, que j'aurais, malheureuse ! pensé que Qu'ausère me pensa, paurasso ! je pourraispleinementréfléchirDieu ! De poude 'n plèn miraia Dieu ! Mais, devant lui, la peur me déclino Mai, davans eu, la peu m'estrasso d'être petite comme je suis! D'èstre pichouno coumo siéu. LE NUAGE LOU NIVO DE FIO — Nivo dôu tremount, bèu nivo, Nuage du couchant, beau nuage, couleur de la braise ardente que le Goulour de la braso vivo vent attiserait, entouré d'un ourlet Que lou vent empurarié, rouge, es-tu le lambeau farouche de Goutura d'un orle rouge, quelque tonnerre sans pareil? Sies-ti lou limbèu ferouge De quauque tron sens parié ? E lou nièu, raiant l'espà ci Et le nuage, rayant le ciel de l'or De l'or en fio de sa fà ci, et du feu de sa face, me répond en- Me respond, abrasama : flammé : Je suis la plus ardente par- celle du cœur de ta pauvre amie que — Siéu la mai ardènto brigo son fiancé ne veut plus aimer Dau cor de ta pauro amigo Quesoun bèu vôu plus ama. LOU BLAD LE BLÉ Le blad se soun bèn souleia ; Les blés se sont bien ensoleillés ; E lis espigo, trop grenado, et les épis trop chargés de grains sur leurs tuyaux dépouillés de Sus si canoun despanouia, fouilles, gracieusement se sont in- Graciousamen se soun clinado. clinés. — O maître ! que te dit ton