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D'OU V I E N N E N T NOS M O T S C L E ET CLOU 519 fermer et le substantif schlùssel, clé, reproduisent assez fidèle- ment la physionomie de dis, en tenant compte de l'ancien voca- lisme en u attesté par les variantes sanskrites krunc, kuc. Le grec xXvjtÇto ou xAy£u) ' (même sens que scldiessen) est pour *i (par dentalisme du \ attesté par jùi;, forme dorienne corres- pondant à XXTII'Ç OU xXsfc, pour *xÀei; ou *xXsiÇ, clé) et chute de l'initiale. Le latin a, comme le sanskrit, plusieurs verbes apparentés qui appartiennent à cette même famille. Citons d'abord clingo2, en- elore, et cingo, entourer, \>oxir*sclinzgo eVscinzgo; ce dernier est surtout à rapprocher du sk. hune, kuc, en tenant compte de la variante vocalique présentée par çlis. Nous trouvons encore dans la même langue (et cette fois avec la variante vocalique de krunc, kunc, hue), claudo ou clûdo, enfermer, pour *sclûuzdo, *sclùzdo, avec dentalisme, comme en grec, et vestiges de l'ancienne forme dans le parfait clausi et le part, passé clausus. Auprès de claudo se rangent, à titre de dérivés, clams, clé, et clâvus 3, clou, dont le sens primitif a été évidemment celui de barrière, fermeture, empêchement, obstacle. Il ne nous reste qu'à dire un mot de passage de clà vis en clef ou clé, et de clâvus en clou. De part et d'autre, il y a eu perte régu- lière des finales non accentuées; d'où, dans le premier cas, change- ment ordinaire du v devenu final en / 4, et de à qui précède 'en e et, dans le second, contraction de âv en o affaibli ensuite en ou 5. PAUL R^GNAUD. 1 xXï|i