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    LA BERNARDA-BUYANDIRI
                                ET


         LE DIALECTE LYONNAIS AU XVII° SIÈCLE




   Dès la seconde moitié du quatorzième siècle, on voit à Lyon le
dialecte de l'Ile de France remplacer la langue de Marguerite
d'Oingt dans les actes publics et particulièrement dans les procès-
verbaux d'élections ou de séances consulaires. L'adoption que les
Lyonnais firent à cette époque du français comme langue officielle
leur fut inspirée par des considérations d'un ordre purement poli -
tique : cette mesure paraît d'ailleurs être restée sans grande
influence sur le langage parlé. Toutes les classes de la société,
depuis les plus humbles jusqu'aux plus élevées, continuèrent à
se servir de cette langue maternelle (lingua materna) que men-
tionnent nos chartes et qui avec son vocalisme varié et nombreux
devait être, dans la bouche de nos ancêtres, si colorée et si
sonore. J'en trouve la preuve irréfutable dans le Loyal Serviteur >
l'historien du Chevalier sans peur et sans reproches. C'était au
 tournois qui se donna à Lyon, en 1491, et où Bayard, alors âgé de
 dix-huit ans et encore maigre et chétif, fit ses premières armes :
il se comporta si « gentiment », ses coups furent si heureux,
 nous dit le chroniqueur, que les dames qui assistaient au combat
 s'écrièrent « en leur langage lyonnois : Vey vo cestou malotru
 qu'a mieu fa que tos los autros. »
  Cet idiome local eut le sort de tant d'autres. Les liens qui nous