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      LES ANTÉCÉDENTS D U MOT FRANÇAIS B APTISER 427
dique lelat. fundus? Ce rapprochement ne prouve qu'une chose,
c'est que toutes les raciaes de la famille que nous examinons, non
seulemeut finissaient, mais commençaient aussi par une aspirée,
que nous avons encore dans ^ixivw, yiaxm (cf. pussôç pour *puxso; =
*j3usxoç, et le rapport de gâh avec gâdh) être ouvert, présenter un
trou, bâiller, -^xvSôv en bâillant, etc.
    En second lieu, comment expliquer le rapport du p de (kôùç,
(Bûôoç, avec le y. de xeûOio et le g des rac. gâh, guh, gâdh, etc.
    L'hypothèse souvent proposée que fWOo;, par exemple, est pour
*Y/u6oç ou Xfuûoç, non seulement serait en contradiction avec ce
qui a été dit ci-dessus relativement au vocalisme des racines
examinées ' et aux antécédents du lat. vadum, mais impliquerait
un changement de f en |$ diamétralement opposé au processus
général de l'évolution des consonnes s.
    J'en conclus qu'il faut voir dans le changement en question un
 effet d'ordre purement physiologique, dont l'origine remonte Ă  une
 période où les organes de la voix n'avaient ni les nuances pho-
 nétiques, ni la longue éducation qu'ils ont acquises depuis. Les
 variantes qui constituent maintenant les différents ordres de con-
 sonnes sont précisément le résultat des efforts que ces organes ont
 dû faire pour obtenir la possession de leur étendue et leur sou-
 plesse actuelles ; et la discipline traditionnelle que leur a imposée
 l'usage d'abord, et plus tard, l'observation des règles grammati-
 cales, a maintenu les sons acquis, tout en les fixant dans leur
 domaine réciproque. En un mot, l'évolution qu'on ne saurait nier
 et à laquelle est due la différenciation de la finale des racines gâh
 (gâgh) gad, gabh, a pu se produire tout aussi bien sur l'initiale-,
  d'où les variantes que nous présentent à cet égard les mots xéuOia,
 gudhyati, gadha, p^Oûç, 7tu8ar,v, fundus, etc.

   1
      l.e fait serait possible pour (Sx&û; venant de 'x/aSuç, xa.Faô\jç, mais inexplica-
 ble pour (J ;8oç qui suppose déjà un antécédent *|3ay:a6pç.
    2
      Ou objecte le latin bellum, auprès de duellum; mais, autant que je sache, les
 exemples surs en gre; d'un pareil changement font absolument défaut. Du reste, s'il
 y avait lĂ  une loi, pourquoi vadum et non "badum, venio et non *beniO, etc.?

                                                  PAUL REGNAUD.