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LA MORALE DANS LES FABLES DE LA FONTAINE Il y a dans les fables de La Fontaine une partie qu'il faut louer sans réserve, c'est l'œuvre du conteur, merveille littéraire qui assure à son auteur de vivre aussi longtemps que le souvenir du nom français. A ce point de vue l'œuvre est vraiment parfaite ; elle n'a presque que des admirateurs. Mais il y a une autre partie des fables qui n'a pas eu la même fortune, c'est la leçon morale qui s'en dégage. La Fontaine explique lui-même dans sa préface que « l'apologue est composé de deux parties, dont on peut appeler l'une le corps et l'autre l'âme. Le corps est la fable, l'âme la moralité. » Eh bien, que vaut la morale des fables de La Fontaine? La question a été souvent débattue. La morale des fables est attaquée par les uns, défendue par les autres. Plusieurs même ont nié qu'il y eu* une morale dans les fables et soutenu que La Fontaine est bien un moraliste, en ce sens qu'il a étudié les mœurs des hommes pour en reproduire les traits, mais qu'il n'est pas un moraliste dans le sens propre du mot, un donneur de conseils, qu'il n'a pas de doctrine sur lax destinée humaine, de principes arrêtés sur le devoir, qu'il ne se propose pas de montrer à ses semblables un idéal du bien moral. Pour ces derniers, la morale des fables n'est nia défendre ni à blâmer, parce qu'elle n'exislepas.