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354 LA REVUE LYONNAISE Ils ont une église bien propre, à qui une chapelle où le marbra n'est pas espargné, ne donne pas un petit ornement. Le troisième octobre je fus visiter les Capucins, qui sont dans une assiette merveilleusement agréable, et aussi sur le bord du Rosne (de la Saône) ; mais un peu plus proche du cœur de la ville. Ils ont des vallées* dont le penchant rend sur le Rosne (la Saône) toutes couvertes d'arbres, qui présentent à la veue un païsage de verdure tout à fait agréable. Et quoy que la situation n'en soit pas si avantageuse que celle des Carmes, elle ne laisse pas d'avoir ses beautez, représentant un désert. Leur église est assez belle, je n'y ay rien néanmoins remarqué d'extraordinaire. J'allay voir l'Aca- démie qui est dans un des beaux quartiers de la ville, et remplie d'un bon nombre d'estrangers qui voltigeoient en ma présence sur des chevaux fort beaux. Le quatrième je vis l'église des Minimes et ensuite celle de Saint-Paul, collégiale, et paroisse très ancienne, dédiée à ce qu'on tient visiblement par Notre-Seigneur mesme. La tradition de la ville porte qu'un corps ne seroit pas plutost enterré dans la fosse qu'on y verroit ruisseler le sang. Tellement que Saint-Laurent qui est proche, est un secours pour la sépulture des morts. L'église de Sainte-Croix est attachée à celle de Saint-Jean; mais non pas Saint-Georges qui est une commanderie de Malte. Le cinquième octobre je visitay Saint-Nizier, église collégiale et paroissiale, belle, grande et parfaitement bien bâtie, ou se vois selon quelques uns le premier autel qui a esté dédié à la sainte Vierge. Celle des Célestins située proche la Saône, ou est une chapelle de Notre-Dame des Bonnes-Nouvelles, renommée pour ses miracles. Celle de Saint-Juste, aussi collégiale, ou le comte de Tournon a rang parmy les chanoines, en mémoire qu'un archevesque de ce nom a esté leur fondateur. Le sixième octobre je vis le logement du gouverneur, beau et commode dans les chambres et sales qu'il contient ; mais sur tout cela est surpassés par une plate-forme qui est à découvert sur le bord de la Saône, ou vous jouissez d'une veue tout à fait agréable, et considérez avec plaisir cette belle ville, ou se sont assemblez deux Conciles généraux. Le premier qui est le treizième universel sous Innocent IV, l'an 1244, pour le recouvrement de la Terre-Sainte,