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228 LA R E V U E LYONNAISE produits de tous genres et nous en encombrons même nos appartements ; mais l'art inspire-t-il leurs fabricants ? A coup sûr ce ne sont pas nos grands maitres en peinture et en sculpture qui fournissent les cartons et guident la main des ouvriers, comme le faisaient les grands maitres d'Italie. De là des œuvres d'un goût souvent bien contestable où l'art véritable n'a rien à voir et qui même, par l'extravagance de leurs formes, feront sourire de pitié les générations futures. Il est donc bien à désirer que l'on organise bientôt l'enseignement de l'art décora- tif, que des hommes d'un goût sûr et éprouvé montrent à l'ouvrier, dans nos écoles, qu'il est aussi facile de fabriquer un objet artistique que ces choses hétéroclites dont on nous afflige. C'est par l'école qu'il faut commencer la régé- nération du goût en France, c'est en donnant à nos enfants des modèles tout autres que ces mauvaises images qu'on leur fait copier. Il faut aussi que l'art descende jusque dans l'humble atelier de nos potiers de villages qui ne savent qu'obéir à une aveugle routine et qu'on leur montre que les Grecs, les Etrusques et les Romains savaient même, dans les ustensiles de ménage, suivre des formes d'une exquise pureté qui fait rechercher ces humbles ustensiles avec autant de sollicitude que des vases qui ont orné des palais et des temples. X. X. HISTOIRE D'AMOUR, par Louis ÊNAUL». — Paris. Hachette, 1884. Un roman sans caractère bien distinct, ni meilleur, ni pire que tant d'autres. Le style n'en est point mauvais, le fonds en est honnête. M. Enault, qui a écrit beaucoup, n'est pas de ceux qui cherchent le succès dans le scandale. Son talent s'est toujours respecté. On peut donc recommander sans crainte aux lecteurs ses nombreux ouvrages. GH. LAVENIK.