Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
220                          LA R E V U E       LYONNAISE




                                                          RTTHME:




Dans un abîme de silence                   Stil, achter wolkjes half verscholen,
La lune vogue sur le ciel                  Vaart door den trans de blanke maan.
— Je songe à ce printemps cruel            — U, Lent', herdenk ik in getraan,
Où tu m'arrachas l'espérance !             Toen my haar liefde werd ontstolen.
On n'entend aucun bruit humain             't Is of heel de aerde si apt. Men hoort
Dans l'immobilité des choses               Geen windjein 't loof een zuchtje loozen.
— Je songe à ce bonheur lointain           — lk denk aan 't heil, door niets gestoord,
Que j'avais à t'offrir des roses.          Toen ik u kransen bood en rozen.
Le rossignol a beau chanter                W e l troostend zingt de nachtegaal !
Pour me rappeler à la vie                  My toch verzoent hy niet met de aerde !
— Je songe à ta beauté ravie               — Ze is heen ! 'k Hoor nauw die toovertaal !
Et je ne veux rien écouter.                Door haar slechts had het leven waerde.

             PAUL     MARIÉTON.                                     Poi,   DE   MONT.




  Voici maintenant le très remarquable discours languedocien prono ncè le mois
dernier, par M. Jules Boissière lors de sa réception au félibrige de Paris.

          Messies e bravi confraire,
   En arboulan eïci lou paure parla de Loudèvo que vous porge, tra vautre que
sies accoustuma a la douço lengo de Mistrau e de Roumaniho, vese que toutaro
semblarai un sôuvage a la court di Baus. Pamens, paure que paure, vous trufarès
pas de ieu, en bons coullego, se me coumprenès.
   Urousamen, remounte dôu miejour ; aderrèn, desempiei Béziors enjusqu'à
Touloun, ai barrula moun sadou pèr touto la Prouvènço e perèu noste tant dous
pais de Lengado ; tournamai ai vist eiçà ma vièio saumo la moureto, la baumo
di Vaucluso, lou clar d'Estressen e li pradas arlaten ; d'amouriè, de ferigoulo,


        Messieurs et braves confrères,
   En arborant ici le pauvre langage de Lodève que je vous apporte, parmi vous qui êtes
accoutumés à la douce langue de Mistral et de RoumaniUe, je vois que tout à l'heure je
semblerai un sauvage à la cour des Baux; néanmoins, quelle que soit mon ignorance, vous
ne rirez pas de moi, en bons collègues, si vous me comprenez.
   Heureusement, je remonte du Midi. Sans m'arrêter, depuis Béziers jusqu'à Toulon, j ' a i
parcouru à mon gré toute la Provence et aussi notre si doux pays de Languedoc; de nouveau
j'ai vu là-bas ma vieille âuesse la Brune, la baume de Vaucluse, l'étang d'Estressen, et les
prés d'Arles; des mûriers,du thym et... du phylloxéra dans les vignobles; j'ai vu par hasard