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146                      LA R E V U R L Y O N N A I S E

gnes, chargé seulement de nombreuses couronnes de fleurs ; il
manquait aussi une escorte militaire pour lui rendre les derniers
honneurs; lui-même avait exprimé le désir que sa famille s'abstînt
de la demander, puisque aujourd'hui on est allé jusqu'à interdire
aux soldats l'entrée de l'église
   Tout le parquet de la Cour manquait aussi à ses obsèques.
   « On s'est étonné, a dit à cet égard avec raison un journal de
Lyon, de l'absence des membres du parquet de la Cour qui cepen-
dant avaient presque tous été appelés à concourir avec M. Baudrier
à l'œuvre de la justice. Aucun des magistrats placés sous les
ordres directs de M. le procureur général Fabreguettes n'assistait
aux obsèques. Cette abstention, trop -unanime pour n'être pas le
résultat d'une consigne donnée, était vivement commentée (Nou-
velliste du 21 juin 1884).
  Après un dernier et court adieu adressé par M. le président
Rieussec à son ancien collègue et ami, M. l'ingénieur en chef
Delocre, président de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts
de Lyon, s'est exprimé en ces termes :


            « MESSIEURS,

   « Je viens, au nom de l'Académie des sciences, belles-lettres et
arts de Lyon, adresser un dernier adieu à l'homme de bien, dont
la mort plonge dans la désolation, sa famille, ses nombreux amis,
ses anciens collègues et la cité.
   Baudrier appartenait à une de ces vieilles familles parlemen-
taires dont le savoir, la droiture et les vertus ont porté si haut la
réputation d« notre magistrature française.
   « Son grand-père, M. Maret, a été procureur du roi à Lyon;
son père, pi-ésident de notre Tribunal civil ; l'un de ses beaux-
frères, M. Sériziat, a été président à la Cour de Lyon et l'autre,
M. Lagrange, après avoir été président de notre Tribunal est mort
premier président de la Cour de Riom.


tière de Loyasse, où le corps a été inhumé dans le tombeau de famille, qui renferme
les restes de M. Baudrier, président du Tribunal civil de Lyon, père du magistrat
dont on suivait hier le convoi. » (Moniteur judiciaire, du 22 juin 1883.)
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