page suivante »
136 LA R E V U E L Y O N N A I S E Chaque printemps, depuis nombreuses années, il allait aussi lui- même à Paris pour y consulter les grands Dépots littéraires, y recueillir des notes et acheter chez les libraires, en renom, des œuvres lyonnaises des quinzième et seizième siècles d'une grande rareté et souvent même inconnues des Lyonnais. Ses recherches étaient presque terminées, lorsque la mort est venue le surprendre, si inopinément, pendant son dernier voyage a Paris. Mais rassurons- nous ; ses notes sur les imprimeurs de Lyon au seizième siècle sont presque terminées : ses enfants ne manqueront pas de mettre la dernière main au monument si laborieusement élevé par leur père. C'est presque un devoir que leur impose la piété filiale ; ils le rempliront avec succès. M. Baudrier, presque exclusivement absorbé par son étude de la bibliographie lyonnaise, ne s'est plu cependant à ne faire que quelques publications. En 1867, il donna, chez Louis Perrin, une notice sur la fondation David Comby, extraite des registres des délibérations du conseil d'administration des Hospices, in-8, 59 p. En 1872, parut une notice nécrologique sur M. Alfred de Terre- basse, bibliophile et historien dauphinois dont la science regrettera longtemps la perte. Cette notice avait été insérée dans le Bulle- tin du Bibliophile. En 1875, M. Baudrier fit la joie de tous les bibliophiles en réimprimant, chez Louis Perrin, une plaquette parue à Toulouse, jadis, avec notes et glossaire, sous le titre « Assis- tance donnée à la multitude des pauvres en 1531, par J. de Vauzelles. Il avait eu la bonne fortune de découvrir cette plaquette pendant une de ses fouilles annuelles à Paris ; c'était un produit de nos vieilles imprimeries et une page nouvelle et très importante de l'histoire de cette horrible famine qui affligea alors Lyon et nos provinces d'alentour, et qui donna lieu à la pieuse pensée de la fondation de l'hospice de la Charité, sous le nom à 'Aumosne générale '. J'appréciais autant son caractère que sa science bibliographique. Quand la nou- velle de sa mort m'a élé annoncée, je me préparais à lui soumettre, lors de sa première visite à la Bibliothèque nationale,plusieurs vieilles impressionslyonnaisessur lesquelles nous désirions avoir son avis. Pour l'honneur de sa mémoire et dans l'intérêt général, nous devons nous applaudir que M. de Terrebasse pourra utiliser les maté- riaux que des mains si habiles avaient amassés et mis en ordre (9 juillet 18S4). 1 Cette situation douloureuse se trouve dépeinte aussi dans des lettres patentes de