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116                        LA REVUE LYONNAISE
Il convient de signaler la seconde, non moins importante, et que liront avec plai-
sir toutes les personnes qu'intéressent les choses de la cité lyonnaise. En effet le
sujet qui y est traité est d'une actualité persistante et qui menace de s'éterniser.
Il s'agit de la question des eaux à Lyon. M. Grisard en raconte l'origine et expose
les solutions qui furent proposées au début.
   Parmi les systèmes qui reçurent un commencement d'exécution, il faut citer,
comme assez curieux, l'essai de forage d'un puits artésien sur la place Bellecour,
préconisé par M. de Lacroix-Laval. Cette tentative ne réussit pas pour les raisons
fort bien déduites dans une leçon du cours de géologie professé à la Faculté des
sciences de Lyon, par M. J. J. Fournet, et qui est rapportée au début du volume.
   Il faut savoir gré à M. Grisard d'avoir remis en lumière ce fait de notre his-
toire locale. Toute sa brochure est écrite avec beaucoup de précision et de netteté ;
et un certain nombre de figures aident à l'intelligence du texte. Cette notice ne
saurait manquer d'être consultée utilement.                    CH. L A V E N I K .



      DE LA CRIMINALITÉ EN FRANGE ET EN I T A L I E ; étude médico-légale
       par M. le D r ALBERT-BOURNET, avec planches. Paris. J.-B. Baillière et fils,
       libraires, 1884,153. pages. Prix 4 fr.

   L'auteur de ce livre n'est pas un inconnu dans le monde savant. Depuis quatre
ans, déjà, son nom y est prononcé avec estime et intérêt, car il y est entré avec
des travaux utiles, bien faits, et qui resteront. C'est comme touriste que M. Bournet
a pi'is la première fois, en 1880, la plume pour nous dire ses souvenirs d'un
voyage en Italie ; cette heureuse contrée a pour lui un attrait tout particulier ; il
en parle toujours con amore; « son passé, dit-il, m'est cher, j'en ai parlé
avec sympathie, bien que mainte chose, dans le présent, puisse blesser le cœur
ou navrer l'esprit. » A peine revenu à son foyer, il retourne dans ce pays qui l'a
séduit, qu'il aime et dont il ne s'éloigne jamais sans regrets. En 1882, c'est de
Venise qu'il décrit le glorieux passé, les monuments et toutes leurs richesses
artistiques qu'il a su apprécier en véritable connaisseur; mais s'effaçant, avec
une modestie souvent bien rare, il a écrit ce livre, pour ainsi dire, avec la plume
des auteurs les plus éminents qui ont aussi parcouru cette terre classique des arts
et des grands souvenirs historiques, en les complétant, avec un soin qui annonce
chez lui une étude profonde de nos plus grands écrivains et de la science de l'art.
   L'année suivante, M. Bournet est à Rome ; il va aussi étudier « la ville éter-
nelle » comme il avait étudié Venise « la reine de l'Adriatique dont le charme
mystérieux, la beauté fascinatrice, le voluptueux bercement sur ses lagunes, lui
avaient laissé un souvenir éternel et une incurable nostalgie. »
   Je ne parlerai pas de ce beau travail sur Romi ; j'ai pu le faire, déjà, il y a
quelques mois et dire que ce volume égale le précédent sur Venise, par sa solide
érudition, par des sentiments exquis, exprimés dans un langage simple et distin-
gué et même avec une certaine mélancolie qui ne messied pas, quand on parle
de cette vieille reine du monde, assise sur ses imposantes ruines, et dont les
modernes sujets ne sont peut-être pas aussi parfaits qu'ils se plaisent à le croire.
   Mais il est des affections que le temps, ni l'éloignement ne sauraient affaiblir ;
M. Bournet à peine de retour sous les brouillards de Lyon, s'aperçoit qu'il a
laissé son cœur en Italie ; il y court donc de nouveau, pour revoir cette terre