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                 LES TRÉSORS DES ÉGLISES DE LYON                                      47
Rome, le Chapitre les réclama, le 23 janvier 1627, comme appar-
tenant à la cathédrale. Le cardinal les avait reçues, pendant son
ambassade, du cardinal Innocent de Maximis {episcopus Butto-
niensis apud Rengy) nonce apostolique, qui les lui avait données
avec l'approbation du pape Grégoire XIV. Ces reliques provenaient
en partie du cimetière de Saint-Vincent et de Saint-Anastase et
des catacombes de Saint-Laurent et deSaint-Paul et d'autres lieux
sacrés, et avaient été détachées des corps. « Sanctorum Faustini,
Joninii, Martiani, Leonis,     Porphirii, Pontiani et        Anastasii
martyrum. » Le cardinal de Marquemont les avait conservées
dans sa bibliothèque, et il en destinait une partie à l'église de la
Charité (armoire David, vol. m, n° 10, Arch. départ.).
  L'inventaire du 19 février 1646 est beaucoup plus volumineux
que les précédents et renferme des objets du plus grand intérêt,
provenant en partie de l'ancien Trésor antérieur au sac de 1562 et
qu'on ne rencontre cependant pas sur les inventaires postérieurs
à cet événement et que je viens d'analyser '. Ainsi on y voit figu-
rer le reliquaire contenant un morceau de la vraie croix donné par
lecardinal de Saluées ; mais on lit dans une note marginale d'une
autre main « les armes du cardinal de Saluées n'y sont pas et il y
manque trois saphirs » — un grand reliquaire d'argent doré sur
son pied avec saphirs donné par la comtesse de Forez. Deux
grandes images de saint Jean-Baptiste et de saint Estienne rele-
vées en bosse avec un soubassement, le tout d'argent aux armes
de Saluées. » Mais d'autres et nouveaux reliquaires y figurent.
C'est entre autres, « un bras d'argent, vermeil dore, excepté la
main qui est accompagnée de quatre anneaux d'or garnis de trente
pierres saphirs et grenats et encore d'une cornaline, le tout garny
et enrichy de 65 pierres, etaux anneaux d'or sont aussi vingt-sept
grosses perles, et au devant 88 petites perles posées en bouquets
de trois à trois sur la base au-dessous et deux anges au-dessus


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    Le 84 février 1690,le Cllapilre compte 2 louis d'or1 au sieur Lacoloiige « pour avoir1
doré et blanchi l'argenterie du Trésor de la cathédrale. »
  Le 13 juin 1635, il avait fait faire avec de la vieille argenterie du Trésor « un
ciboire pour porter le Saint-Sacrement et un reliquaire pour mettre les saintes huiles
qu'on trouva à l'archevêché après la mort du cardinal de Marquemont, aux fins de les
exposer en vénération ». (Reg. cap., liv. LXXXII, f. 128).