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             LETTRES DE BERNARD DE LA M O N N O Y E                                     17
j'ai lieu de croire que la station pour laquelle vous me priez d'écrire seroit pour
l'année 1724. Si ce n'est pas cela, rendez-vous plus intelligible et je tâcherai de
vous servir le mieux qu'il me sera possible. Ne seroit-il pas à propos de m a r -
quer diverses stations afin que le grand vicaire vous assignât celle qu'il jugeroit
vous convenir ? Peut-être même pourriez-vous lui en demander une que vous
souhaiteriez et qu'il vous accorderoit,




                                       XVI
                                                        A Paris le 24 juillet 1723.

   Votre lettre, mon cher fils, me fut apportée mécredi au soir. Le lendemain
votre mère alla trouver M r Desbarres qui après avoir reçu d'elle les dix-huit
francs, lui donna la lettre de change ci-joir.te, en vertu de laquelle M. du Bois
vous comptera pareille somme dont je suis persuadé que vous ferez un bon usage.
Continuez à exercer votre mémoire par des prédications qui vous soient utiles
et honorables. Nous vous souhaitons pour cela votre mère et moi toute la capacité
et toute la santé nécessaire. Je suis depuis le 17 juin dernier dans ma 83 e année
sans avoir, excepté la foiblesse de mes yeux, aucune des infirmitez de la vieil-
lesse. Votre mère qui a onze ans moins que moi n'a qu'une incommodité considé-
rable, mais qui n'est pas incompatible avec une longue vie, c'est fa surdité qu
m'afflige pour le moins autant qu'elle, m'ôtant la douceur de sa conversation.
Elle et toute la famille se recommande fort à vos prières dans lesquelles j'espère
que vous n'oublierez pas votre très affectionné père.
                                                    DE LA MONNOYE.




                                      XVII
                                                         A Paris, le 4 de... . 1.
   Il y a, mon fils, trois semaines entières que j'ai reçu votre lettre datée du
neufvieme de mai dernier. Je ne manquai pas incontinent après l'avoir lue de la
remettre à votre mère afin qu'elle fit ses diligences touchant l'habit que vous
demandiez. C'est elle qui a fait pour cela tous les pas nécessaires. Le P. Reine
l'a conduite le plus honnêtement du monde chez le marchand de vos étofes, et
chez la couturière de la communauté. Nous aurions bien souhaité que vous eus- '
siez été plustot servi, mais quelques soins que votre mère y ait apportez, votre
habit n'a été fait, et ne lui a été remis que d'avant hier. Il fut empaqueté, e l
Porté le même jour au bureau d'où il partira le samedi neufvieme de ce mois
pour arriver le douzième suivant à Bar-sur-Aube. Il en coûte vingt et une
livres cinq sous pour l'étofe, trois livres pour la façon, et quarante sous pour le
port, en tout vingt six livres cinq sous. Nous voulons bien pour cette fois nous
charger de cette dépense sans vous diminuer quoi que ce soit sur votre pension

  1
      L'indication du mois et de l'année manque.
        JUILLKT 1884. — T. VIII                                                     2