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            LETTRES DE BERNARD DE LA MONNOYE                                     15
rement l'élection des prédicateurs dépend du curé du lieu, ou des babitans, que
les grands vicaires ne font que donner leur approbation, qu'à son égard il ne
refusera jamais la sienne pour vous, soit pour la station de Noyers, soit pour
celle de Sî-Jean-de-Loone, lorsque le curé ou les habitans de l'un ou de l'autre
de ces lieux vous demanderont pour prédicateur. Vous devez bien savoir, quand
vous prêchâtes à Noyers, comment la chose se fit. Pour moi je ne m'entens
point à ces sortes de formalitez. Je vous rens seulement un compte exact de ce
que m'a témoigné M r l'abbé Bouhier. C'est à vous à préparer les voies, afin que
de mon côté je puisse agir utilement pour vous. Votre mère et toute la famille,
dans les souffrances comme moi, vous souhaitent toute la santé dont vous avez
besoin pour continuer l'exercice de la chaire. Je vous demande vos bonnes prières,
et suis, mon cher fils, votre très affectionné père.
                                                     D E LA. M O N N O Y E .

  On ne peut pas avoir changé les calotes qui vous ont été envoyées. C'est votre
mère elle-même qui après les avoir fait faire, et les avoir montrées ici à un cor-
delier qui s'y connoit, et qui les trouva bien faites, vous les adressa par la route
que vous lui aviez marquée.




                                       XIII
                                                        A Paris le H janvier 1722.

   Votre lettre, mon cher fils, m'a donné beaucoup de joie, et m'en auroit encore
donné davantage si votre santé avoit toujours été bonne. Le quinquina étant un
remède si connu, je suis surpris qu'avant que d'y recourir vous ayiez eu la
patience d'épuiser tant de longs accès de fièvre quarte. Je vous loue de vous
appliquer toujours à la. prédication. Si vous cultivez cet exercice avec un esprit
de piété et de religion, le Seigneur bénira votre travail. Vous ne pouvez mieux
que par là vous attirer de la considération parmi vos confrères, et pourvoir en
même tems à vos besoins. De mon côté, quand le terme que je vous ai marqué
sera venu, je ne manquerai pas, nonobstant l'énorme diminution arrivée dans le
peu de bien que j'avois, de recommencer à vous payer votre pension comme au-
paravant. Prenez donc soin, sur la fin de cette année, de m'écrire par quelle
voie je pourrai sûrement et commodément, tant pour vous que pour moi, vous
faire tenir vos dix-huit francs, et je vous répons, mon cher fils, que vous aurez
lieu d'être content de l'exactitude de votre affectionné père.
                                                      DE LA MONNOYE.
    Votre mère qui vous aime chèrement vous embrasse, votre frère, sa femme
 et leur fils votre neveu en font autant. Portez-vous bien et souvenez-vous de
 nous tous dans vos prières.




                                        XIV
                                                      A Paris le 2â décembre 17î2.
   Si, comme on vous l'a dit, mon cher fils, j'avois été malade depuis six mois (
 Ce seroit à la vérité un peu bien tard que vous en auriez appris la nouvelle, mais