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        CHRONIQUE DE LA CURIOSITÉ
     Dès le commencement d'octobre, les ventes ont repris à l'Hôtel des Ventes de
Lyon et se sont succédées pendant tout le trimestre. Il faut reconnaître que les prix
ont baissé : mais était-ce souhaitable de voir se maintenir les prix vertigineux de 1920 i
Au reste, cette baisse se fait sentir surtout pour les objets ordinaires; les objets artisti-
ques gardant toujours une cote très honorable.
     Il n'y a pas lieu de parler longuement des trois ventes de livres faites pendant ce
trimestre, bien que leur total ait dépassé 100.000 francs ; signalons cependant que
deux libraires d'Anvers et d'Amsterdam s'étaient déplacés pour assister à une vente
composée en partie d'ouvrages qui les intéressaient spécialement. L'un, de Barlaeus
 (Rerum per octennium in Braesilia, 56 Platz, Amsterdam, 1647) a été adjugé 850 fr.
L'autre, Succia antiqua et hodierna, par le comte Eric Dhalberg, 354 gravures de
Swidde, Maret, Pérelle, à Stockholm, 1693-1714, a été adjugé 1.850 fr.
     Une vente d'objets anciens faite au début d'octobre a bien réussi malgré la
pénurie de choses vraiment intéressantes. Notons quelques prix : Adam et Eve,
groupe en ancienne porcelaine de Vienne, 1.150 fr. ; pendule Louis XVI à colonnes,
2.100 fr. ; petit guéridon Louis XVI en bois de rose, 1.700 fr. ; commode Régence en
bois de violette, 2.800 fr.
     Il ne s'est pas vendu d'objets modernes méritant une mention spéciale. Pénurie
de peintures. Cependant un petit tableau de Vernay a été adjugé 2.550 fr. : ce peintre
garde toujours une excellente cote, par contre, les Carrand semblent être moins
recherchés ; deux Carrand ont fait l'un 720 fr., l'autre 650: il est vrai qu'ils étaient peu
importants.
     La vente la plus intéressante a été celle de l'antiquaire Vioiui, qui a suivi l'exemple
de son confrère Payet, dont la collection fut dispersée au mois de mars dernier. Les
deux collections étaient très dissemblables. M.Payet avait surtout des objets de haute
curiosité, des céramiques, des tableaux, d'intéressants bibelots : très peu de meubles ;
M. Vioud, au contraire, avait presque uniquement des meubles et des sièges. La
collection Payet plaisait davantage aux amateurs raffinés, la collection Vioud inté-
ressait plutôt le gros public.
     L'abondance des objets nécessita deux ventes, mais on fit passer dans la première
les choses les plus intéressantes ; cette vente dura trois jours et eut lieu dans la salle
des fêtes de Berrier et Milliet ; l'assistance fut très nombreuse et les enchères très
animées.
     Quoi qu'on en ait dit, les résultats furent des plus satisfaisants si on considère la
mauvaise période que nous traversons et la qualité honnête mais ordinaire des pièces
présentées. Voici les principaux prix obtenus : un lustre Louis XIV à cristaux taillés