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— 568 — CHRONIQUE DE LA CURIOSITÉ Dès le commencement d'octobre, les ventes ont repris à l'Hôtel des Ventes de Lyon et se sont succédées pendant tout le trimestre. Il faut reconnaître que les prix ont baissé : mais était-ce souhaitable de voir se maintenir les prix vertigineux de 1920 i Au reste, cette baisse se fait sentir surtout pour les objets ordinaires; les objets artisti- ques gardant toujours une cote très honorable. Il n'y a pas lieu de parler longuement des trois ventes de livres faites pendant ce trimestre, bien que leur total ait dépassé 100.000 francs ; signalons cependant que deux libraires d'Anvers et d'Amsterdam s'étaient déplacés pour assister à une vente composée en partie d'ouvrages qui les intéressaient spécialement. L'un, de Barlaeus (Rerum per octennium in Braesilia, 56 Platz, Amsterdam, 1647) a été adjugé 850 fr. L'autre, Succia antiqua et hodierna, par le comte Eric Dhalberg, 354 gravures de Swidde, Maret, Pérelle, à Stockholm, 1693-1714, a été adjugé 1.850 fr. Une vente d'objets anciens faite au début d'octobre a bien réussi malgré la pénurie de choses vraiment intéressantes. Notons quelques prix : Adam et Eve, groupe en ancienne porcelaine de Vienne, 1.150 fr. ; pendule Louis XVI à colonnes, 2.100 fr. ; petit guéridon Louis XVI en bois de rose, 1.700 fr. ; commode Régence en bois de violette, 2.800 fr. Il ne s'est pas vendu d'objets modernes méritant une mention spéciale. Pénurie de peintures. Cependant un petit tableau de Vernay a été adjugé 2.550 fr. : ce peintre garde toujours une excellente cote, par contre, les Carrand semblent être moins recherchés ; deux Carrand ont fait l'un 720 fr., l'autre 650: il est vrai qu'ils étaient peu importants. La vente la plus intéressante a été celle de l'antiquaire Vioiui, qui a suivi l'exemple de son confrère Payet, dont la collection fut dispersée au mois de mars dernier. Les deux collections étaient très dissemblables. M.Payet avait surtout des objets de haute curiosité, des céramiques, des tableaux, d'intéressants bibelots : très peu de meubles ; M. Vioud, au contraire, avait presque uniquement des meubles et des sièges. La collection Payet plaisait davantage aux amateurs raffinés, la collection Vioud inté- ressait plutôt le gros public. L'abondance des objets nécessita deux ventes, mais on fit passer dans la première les choses les plus intéressantes ; cette vente dura trois jours et eut lieu dans la salle des fêtes de Berrier et Milliet ; l'assistance fut très nombreuse et les enchères très animées. Quoi qu'on en ait dit, les résultats furent des plus satisfaisants si on considère la mauvaise période que nous traversons et la qualité honnête mais ordinaire des pièces présentées. Voici les principaux prix obtenus : un lustre Louis XIV à cristaux taillés