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commerce du Castor au Canada qui était le privilège de l'ancienne com-
pagnie de l'Acadie. Le I er août 1718 il réalisait définitivement la première
partie de son programmefinancier,la transformation de la Banque Générale
en Banque Royale. Entre temps était né l'anti-système qui était entre
les mains des redoutables frères Paris ; il n'y a pas lieu d'insister sur
cet événement puisqu'il aboutit à l'adjudication des Fermes générales
à la Compagnie d'Occident le 27 août 1719. Dès décembre 1718 la Banque
avait commencé à rembourser en espèces les titres de la Compagnie
achetés en billets d'Etat, et la hausse des actions de la Banque et de la
Compagnie marchaient de pair. Dans les trois premiers mois de son
existence la Banque Royale émit pour 71 millions de billets. Dès lors
Law était fatalement entraîné à faire de la Compagnie d'Occident une
organisation formidable pour maintenir la confiance dans les opérations
de la Banque Royale. Pour cela il lui fallait le monopole du commerce
maritime. De décembre 1718 à mai 1719 la Compagnie d'Occident
s'incorpora la Compagnie du Sénégal, celle de Chine et enfin celle des
Indes Orientales, l'édit de réunion fixait définitivement la constitution
de cette immense entreprise qui prit le nom de « Compagnie perpé-
tuelle des Indes ».
      Dans une lettre qui fut publiée dans le Mercure de France d'avril
1720 (1) Law expose ses idées sur le commerce de la Compagnie des
Indes : « La Compagnie des Indes occidentales rétablira, dit-il, un
commerce que les intérêts divisés des particuliers ont rendu ruineux
dans la suite. Ses envois seront proportionnés à la consommation et ne
s'aviliront point eux-mêmes par leur quantité démesurée ; les prix des
marchandises n'étant point rabaissés par des concurrents, se soutien-
dront... Le commerce des Indes orientales et de la Chine, par la même
raison, sera encore pour la Compagnie une autre source de richesses
aussi sure et plus étendue. Ne comparons pas son commerce à celui des
faibles compagnies françaises qui l'ont fait ci-devant ; elles n'avaient ni
les richesses, ni les lumières, ni l'autorité de celle-ci. L'intérêt particulier
de ceux qui les régissaient était opposé à leur intérêt commun ; les échéan-

   (1) Economistes et Financiers du xvm" siècle, loc. cit., p. 659.

   Rev. Lyon.                                                              5