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 est très faible, puisqu'elle varie de 3 à 15 fr. pour un cours d'une durée
 de six mois. Le principe du paiement a été admis et est maintenu parce
 qu'il représente sur celui de la gratuité l'avantage d'intéresser les jeunes
gens à l'œuvre tout entière.
      Les bénéfices matériels, intellectuels et moraux que la population
 des ouvriers et employés lyonnais retire de cet enseignement sont consi-
 dérables. Au moment où la mise en pratique de la loi Astier sur l'enseigne-
 ment professionnel et l'apprentissage nécessite partout la création d'orga-
nisations coûteuses, Lyon se trouve d'avance doté de celle-là, qui a fait
ses preuves. Sa tâche sera facilitée par les sympathies qu'elle compte
dans le monde patronal et dans le monde ouvrier, si bien que l'adaptation
aux exigences de la loi nouvelle se fera sans difficulté.
      Depuis quelques années, certaines Chambres syndicales avaient eu
recours à la Société d'Enseignement professionnel pour l'organisation
de l'apprentissage dans leur corporation, notamment le Syndicat patronal
 des bijoutiers et orfèvres et la Chambre syndicale de la métallurgie.
 Moyennant une subvention que lui alloue le syndicat, la Société d'Ensei-
gnement professionnel organise des cours d'après les directives qui lui
sont données. La seule différence entre ces cours et les autres, c'est qu'ils
sont professés dans la journée pendant les heures de travail et que le
temps qu'y passent les apprentis leur est payé. Les patrons bijoutiers
et les métallurgistes ont donc devancé sur ce point le législateur. D'ailleurs
les Lyonnais ont toujours estimé qu'il appartenait à chaque profession de
décider de l'opportunité et du fonctionnement de l'enseignement profes-
sionnel dans des conditions qui ne gênent pas l'industrie et que ce n'était
pas l'affaire de l'Etat ni des départements, ni des communes, lesquelles
ne sont pas qualifiées à cet effet. Pour répondre aux besoins particuliers
de chaque industrie, l'enseignement technique doit avoir un caractère
local et- régional, c'est à cette condition seulement qu'il pourra rendre
des services sans apporter d'entraves à l'action industrielle.
      Lyon s'est toujours distingué par son initiative en cette matière.
C'est ainsi que la nécessité de l'apprentissage pour former des ouvriers
d'art dans la soierie avait amené, un peu avant la guerre, la création d'une
organisation spéciale pour cette industrie. Les progrès successifs qui ont