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— 420 — me borne à signaler ce dont les Almanachs ne parlent pas ou ne parlent qu'impar- faitement. Voyons maintenant quels étaient les moyens et les forces militaires à la dispo- sition de l'autorité municipale, pour maintenir l'ordre et la tranquillité dans la ville. Une Compagnie Franche (espèces d'invalides), détachée du régiment de Lyonnais, avait la garde des portes que l'on fermait la nuit et dont on [n'j obtenait l'ouverture qu'avec un permis du commandant. Le consulat avait pour sa garde et pour celle de l'Hôtel-de-Ville, une compagnie d'arquebusiers, fictivement de 200 hommes, mais en réalité de 50 seulement ; les 150 autres ne faisaient de service que lorsqu'ils étaient commandés extraordinaire- ment. Leur uniforme était violet. Il y avait une compagnie de 50 hommes de guet à pied ; peu d'années avant la Révolution, ce nombre fut augmenté et on y ajouta une compagnie de soixante hommes à cheval. Je crois, sans l'affirmer, que ce fut à la suite d'une sédition dont le motif fut bien extraordinaire. Un attroupement se forma sur la place de la Comé- die, et un homme fut tué d'un coup de feu ; et cela, parce que le sieur Hus, directeur du spectacle, voulait augmenter le prix des abonnements à l'année. Je nous révoltons, disaient les canuts. — Eh pourquoi, mes amis! — C'est ce pus, ce mus, cet Hus qui veut augmenter le prix des abonnements. Le peuple se révolta à cause de l'augmentation des prix du théâtre où il n'allait pas!!! Le peuple a toujours été dupe, et les prétextes qui ont servi à le duper ont toujours été [de] la même nature, c'est-à -dire stupides. Parlons maintenant de la garde bourgeoise, car en elle consistait la grande force militaire de la ville de Lyon. Pour y être admis, il fallait être domicilié et reconnu bourgeois. La ville était divisée en vingt-huit quartiers sous le nom de pennonages. (Voyez les anciens Almanachs de Lyon), Le consulat nommait tous les officiers. Cette garde avait ordinairement deux corps-de-garde, l'un sur la place du Change, l'autre sous la voûte de l'Archevêché à laquelle aboutissait le pont en bois qui n'existe plus depuis de longues années. Mais, en vérité, les bons bourgeois de Lyon se dispensaient autant qu'ils le pouvaient du service militaire ; et dans les corps-de-garde, dont nous venons de parler, on ne voyait en permanence que des gens à gages mal vêtus, peut-être mal payés et qu'on nommait soldats garots. Je dois dire cependant que, dans les cas extraordinaires, tels que fêtes publiques, passages de princes, et aussi dans les séditions, émeutes (et j'en ai vu plusieurs), la garde bourgeoise n'hésitait pas à faire son service avec zèle et activité ; elle était alors secondée par deux compagnies de chevaliers volontaires de l'arquebuse, dont les lieux de réunion, pour le tir à la cible, étaient, l'un sur le quai de Serin, à la Butte, l'autre dans le faubourg de la Guillotière ; car anciennement la Guillotière n'était qu'un faubourg dont les prévôts des marchands et les échevins étaient seigneurs. Telles étaient les forces militaires avec l'aide desquelles l'ordre et la tranquillité