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de l'Ecole des Beaux-arts, l'architecte Jules Exbrayat, Augustin Thierriat, dessina-
teur de fabrique, peintre et graveur, professeur, à Saint-Pierre, de la classe de Fleur;
le docteur Philippe Passot, poète et chansonnier, le médecin très populaire des
sociétés de secours mutuels de la ville ; son confrère, M. Chassagny, accoucheur
et gynécologue ; le baron Achille Raverat, écrivain, archéologue, celtologue et
voyageur, et le poète, imprimeur et bibliothécaire Aimé Vingtrinier.
     Ce dernier cite encore le peintre paysagiste Antoine Guindrand (mort fou
en 1843) et, d'après divers autographes publiés par Alexis Rousset, il semble qu'on
puisse joindre à ces noms ceux du peintre, graveur et collectionneur Alexandre-
Humbert Châtelain, originaire de Saint-Amour, et du chansonnier lyonnais François
Barrillot, auteur de petits drames en vers, qui fut tour à tour garçon d'auberge,
portefaix, lithographe... vécut ensuite à Paris et fonda à Lyon, en 1865, le Journal
de Guignol, où il signait « Cogne-mou ».
     La liste qu'on dresserait en groupant tous les Lyonnais énumérés jusqu'ici
serait sans doute encore incomplète % mais elle comprendrait vraisemblablement
le plupart de ceux qu'on appela les Intelllligents, les Bonnets de coton, les Jadis
et Toujours (c'était leur devise) et, parfois, les Inutiles.



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     Au début, les dîneurs furent assez; fidèles au pavillon Nicolas. Cette « guin-
guette », suivant le mot de Cailhava, avait été construite, ou reconstruite, vers 1835,
dans la propriété Billion — aujourd'hui le passage Gay — et portait le nom, ou
plutôt le prénom du vigneron-restaurateur Nicolas Laurent à qui Mlle Billion
réaffermait, en 1782, sa maison, son jardin et ses vingt bicherées de vigne.
     Au sommet de la montée des Anges, là où elle tourne à angle droit pour aboutir
à la place de Fourvière, les Intelllligents entraient dans le clos Billion par la maison
dite de l'Angélique9 où fut quelque temps une hôtellerie. La cour traversée, un
escalier intérieur descendait sur la terrasse où le pavillon Nicolas — plus tard pavillon
Gay — existe encore, près du mur de soutènement de la gare du funiculaire de
Loyasse.
      C'est une petite construction sur caves, à un étage, en forme de rectangle
irrégulier — comme les restes de murs romains qui lui servent de fondations. On
entre de plain-pied, par la terrasse, dans la salle à manger qui occupe tout le bas du
pavillon, juste assez grande pour recevoir trente convives, et si peu haute qu'un
homme de taille moyenne en touche le plafond de la main ; en face de la porte,
une fenêtre à balcon domine la Saône et fait face au panorama des Monts d'Or.
     De la terrasse, une allée plane conduisait à l'Observatoire, un petit cube de
maçonnerie élevé, à cent mètres du pavillon, le long de la montée des Anges, sur