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 suivant ». Il ressort encore d'autres documents, conservés au Musée
Plantin, que l'architypographe du roi d'Espagne réglait des comptes
 avec Granjon « en la foire de Francfort de pasques a0 1570 ».
      Il n'est pas sans intérêt d'observer que les documents que nous
venons de citer prouvent qu'à plusieurs reprises Plantin paya Granjon
 en livres. Cela donna lieu à des abus. Gilles Beys, gendre de Plantin,
qui dirigeait la succursale de la maison anversoise à Paris, croyait avoir
le monopole de la vente des éditions plantiniennes, mais à son grand
déplaisir il constata que d'autres libraires français en avaient également
 un grand nombre. Il s'en plaignit à Plantin. Celui-ci lui répondit dans
une lettre datée du 31 juillet 1567 que ces livres ne pouvaient provenir
que de Granjon et il se promit bien de limiter à l'avenir les payements
en livres. Voici le passage le plus saillant de cette lettre : « Et faut davan-
tage qu'entendiés que je ne puis pas honnestement ne commodément
 esconduire ou nier nos livres à ceux de qui nous en prenons, ainsi comme
avons faict dudict Sylvius. Parquoy faut porter patientement ce qu'ils
font de nosdicts livres qu'ils prennent en payement. Mais tenés vous
asseuré que tels marchés ne quantités se bailleront doresnavant, comme
je fis à Grandion qui m'a abusé, comme je vous ay mandé passé long-
 temps (1) ».
      Mais revenons aux caractères de civilité. Plantin possédait donc en
dehors des caractères du Dialogue de la Vie et de la Mort (1557), employés
par lui pour la première fois dans VA. B. C. ou Instruction Chrestienne
(1558) (2), encore deux autres types de civilité taillés par le même maître
lyonnais.
      Le plus gros des deux derniers types est facile à identifier grâce
à la Copie de l'inventaire des lettres de l'Imprimerie de Christophle Plantin
Architypographe du Roy. Lequel a esté mis en tel ordre (comme sera spécifié
cy après) au Moys de May en l'an de grâce 1575, document manuscrit
conservé au Musée Plantin (3).
     (1) Correspondance de Plantin, I, p. 154 (Edition des Bibliophiles anversois, Musée Plantin).
     (2) C'est avec ces mêmes caractères de civilité Granjon que Plantin imprima les Statuts et Articles
d'ordre intérieur pour les ouvriers de ses ateliers. Le Musée Plantin en conserve quelques spécimens.
     (3) Ce même inventaire signale encore plusieurs autres types de lettres du maître lyonnais : « l'Ascen-
donica eursive de Granjon », la « Syriacque de Granjon », et la « Petite Musique sur le gros texte de Granjon ».