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au Premier Consul, après l'arrivée des premières dépêches russes, le 20 mars 1806. Il le prévient de
l'envoi de la copie de la dépêche du nonce de Pétersbourg et de la note du comte de Cassini et il
ajoute :
     « Je ne dois pas vous laisser ignorer que le Pape est dans un état bien digne d'exciter la compas-
sion. D'un côté, il ne voudrait pas vous désobliger, et de l'autre, il craint une rupture avec la Russie,
qui entraînerait la ruine des affaires des catholiques en ce pays. Son abattement est tel qu'il disait der-
nièrement que ce qui pourrait lui arriver de plus heureux, ce serait que Dieu le retirât de ce monde.
Toute sa confiance est, après Dieu, en vous. Il espère que vous ne voudrez pas le forcer à une démar-
che qui abrégerait et empoisonnerait le reste de ses jours. Il est cependant disposé à faire tout ce que
vous voudrez ».
     Le correspondant achève sa communication en se félicitant de l'arrestation de Vernègues et en
assurant qu'il a reçu les compliments particuliers de tous les membres du Sacré-Collège à l'exception
de quelques cardinaux napolitains (Lettre inédite, Correspondance diplomat. Fesch au Premier Consul,
29 ventôse an XII).
   (14) Lettre de Fesch à Talleyrand.
   (15) Lettre de Fesch à Talleyrand du 19 floréal an XII (19 mai 1804).
    (16) La détermination de date de cet entretien de Bonaparte et de Caprara est un peu incertaine ;
pour la fixer, nous nous sommes servi de la correspondance du premier consul qui nous indique qu'il est
resté à la Malmaison du 31 au 30 ventôse et du i e r au 14 germinal, du 12 mars au 4 avril ; en la plaçant
au dernier jour, il est probable que nous approchons très près de la vérité.
    (17) Le 24 floréal an XII, Menou avait annoncé à Régnier l'internement de Vernègues à Turin ;
la réponse du grand juge et l'ordre de le faire conduire à Paris sont datés de prairial, mais sans indica-
tion de jour.
   (17 bis) Correspondance de Napoléon, 8214, t. X, p. 99, à Fouché, Paris le 23 frimaire an XIII.
    (18) La Police secrète du Premier Empire, par Ernest d'Hauterive ; Paris, Perrin, 1908 et 1913, 2 vol.
Bulletins des 21 décembre 1804, 18 avril 1805, 30 août 1805 et du 28 novembre 1805, où sa présence à
Vienne est dénoncée.
     Arch. nat. F7 6478, Dossier 364, année 1805 : « on annonce que Vernègues est déjà à Rome, il corres-
pondait en l'an VIII avec Willot ; il prenait alors le nom de L'Héritier ».
     Dans une lettre datée de la Haye, le 9 août 1805, Charles Nesselrode répond à son père qui lui deman-
dait des renseignements sur l'ancien émigré : « Le Saint-Père obtint sa mise en liberté après quoi il se
rendit à Saint-Pétersbourg, et il paraît qu'il vient de nouveau d'être attaché à quelque mission en Italie,
comme il l'a constamment été depuis le règne de Catherine II, au reste je ne saurais vous dire quel est
l'objet du voyage qu'il fait actuellement à Naples ».
     M. de Talleyrand, le 19 vendémiaire an XIV (11 octobre 1805) de Strasbourg, écrit de son côté à
l'Empereur : « Le sieur de Vernègues, le même qui fut arrêté à Rome, est arrivé de Pétersbourg à Venise,
chargé d'une mission ; il a un frère colonel au service de Naples, un autre dans l'armée de mer autrichienne ».
   (19) Mgr Joachim Jean Xavier Isoard, né à Aix le 23 octobre 1766, était donc le compatriote de
Vernègues ; condisciple du cardinal Fesch au petit et au grand séminaire d'Aix, il lui était redevable du
poste qu'il occupait ; nommé cardinal en 1827, et archevêque d'Auch l'année suivante, il ne montra pas
moins de fidélité aux Bourbons qu'il avait témoigné de gratitude à son protecteur ; désigné pour le siège
de Lyon, il ne put venir l'occuper, étant mort avant sa préconisation, le 7 octobre 1839.
   (20) Correspondance de Joseph de Maistre avec le comte de Blacas, publiée par Ernest Daudet ; Paris,
1908. Revue des Deux Mondes, i e r avril 1907.