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      Le règne de Louis-Philippe est un point de départ dans l'histoire
 des embellissements de la cité lyonnaise. Jusqu'alors, si nous en exceptons
l'établissement du chemin de fer de Lyon à Saint-Etienne, les embellisse-
ments s'étaient traduits uniquement par des transformations de quartier
ou par des édifications de monuments publics. A partir de 1830, de nom-
breuses créations de services publics viennent augmenter le bien-être et
l'hygiène de la population et par là contribuer à l'embellissement de la
cité.
      C'est ainsi qu'au lendemain de la Révolution de Juillet s'établit la
première compagnie d'éclairage par le gaz. Jusqu'alors, les maisons parti-
culières et voies publiques étaient éclairées par des lanternes avec lampes
à huile. Dans les voies publiques, ces lanternes, jusqu'au milieu du dix-
huitième siècle, étaient suspendues à des cordes tendues au travers de
la rue ; ce ne fut qu'en 1768 que furent installés les premiers réverbères.
Vers la fin du règne de Charles X, un ingénieur nommé Jules Rénaux
établit, en 1827, rue Tupin-Rompu un petit gazomètre, le premier qu'on
ait vu à Lyon, et tenta un essai d'éclairage par le gaz dans le passage de
l'Argue récemment ouvert. Ce nouveau système d'éclairage encore incon-
nu des Lyonnais fut certainement une des principales causes de la grande
vogue dont jouit ce passage à ses débuts. Néanmoins les Lyonnais furent
assez longtemps réfractaires à ce progrès. On a vraiment peine à croire
aujourd'hui qu'une véritable opposition s'éleva nettement contre l'éclai-
rage par le gaz à son apparition. Le fait est pourtant certain. La première
compagnie d'éclairage par le gaz ne commença guère à fonctionner que
huit ans après la tentative de l'ingénieur Jules Rénaux, en 1835 ; elle
avait son usine à Perrache et ses bureaux rue des Célestins, 5. Le prix de
l'abonnement pour les particuliers était de 42 francs l'an pour un seul
bec pouvant éclairer huit heures par jour. Les premiers réverbères à
gaz éclairant la voie publique furent placés à titre de réclame contre la
façade de la maison Livet, marchand de papiers peints, quai Tilsitt; puis
furent également éclairés suivant le nouveau système : l'Hôtel de Ville,
la Préfecture, la place des Jacobins et la place Bellecour. En 1842, une
nouvelle compagnie s'établissait à la Guillotière qui obtenait l'adjudication
de l'éclairage de la ville.