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      N'est-ce pas dire que toute étude géographique qui n'a pas comme
 substratum solide la géologie est vouée à l'impuissance et à la superficialité.
      Qu'est-ce qu'on peut appeler géologiquement la région lyonnaise ?
      Je vous surprendrai sans doute en vous disant que, de région lyonnaise,
il n'y en a pas. Lyon n'est pas, en effet, le cœur d'une région géologique
 comme Paris, situé au centre d'un vaste bassin sédimentaire, comme Cler-
 mont-Ferrand au centre du massif cristallin et volcanique de l'Auvergne.
      Lyon n'est pas au centre d'une région. La cité est construite sur
le bord oriental de cet énorme massif de roches cristallines (granités,
 gneiss) qu'on connaît en géographie sous le nom de Massif Central, dont
les affleurements pénètrent jusqu'au centre de la ville (gare Saint-Paul,
pied de la Croix-Rousse, etc.).
      Lyon est donc placé à la limite orientale du Massif central, et à l'est il
 est bordé par d'autres régions naturelles. A une cinquantaine de kilomè-
tres, on trouve le massif calcaire plissé du Jura méridional, le Bugey, qui
se continue vers le sud par le plateau triangulaire de Crémieu-Morestel.
      Entre le Massif central et cette région jurassienne se trouve le vaste
couloir formé par lés vallées de la Saône et du Rhône, et c'est ce rôle de
couloir à la fois géologique et géographique qui est le caractère essentiel
de la région lyonnaise, couloir occupé successivement par des mers, des
lacs, des fleuves, des glaciers, et qui est resté l'un des grands chemins
de migration des peuples.
      Nous avons donc à distinguer dans cette étude une première région
orientale qui sera constituée, si nous ne voulons pas nous étendre trop
loin, par la chaîne cristalline d'Yzeron, à orientation NS ; continuée par
le massif d'Arjoux au nord, de l'autre côté de la Brévenne ; et enfin par
le Beaujolais, au nord de la basse Azergues.
      Au sud du Gier, remblayé par les accumulations houillères de Saint-
Etienne, on trouve un autre massif cristallin, le massif du Pilât, orienté
de l'est à l'ouest.
      A l'est, de l'autre côté de la vallée du Rhône, on doit distinguer la
région plissée du Jura méridional, le Bugey, plissements qui viennent
mourir dans la région de Saint-Quentin-LaVerpillière en s'abaissant sous
les collines miocènes du bas Dauphiné.