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— 302 — N'est-ce pas dire que toute étude géographique qui n'a pas comme substratum solide la géologie est vouée à l'impuissance et à la superficialité. Qu'est-ce qu'on peut appeler géologiquement la région lyonnaise ? Je vous surprendrai sans doute en vous disant que, de région lyonnaise, il n'y en a pas. Lyon n'est pas, en effet, le cœur d'une région géologique comme Paris, situé au centre d'un vaste bassin sédimentaire, comme Cler- mont-Ferrand au centre du massif cristallin et volcanique de l'Auvergne. Lyon n'est pas au centre d'une région. La cité est construite sur le bord oriental de cet énorme massif de roches cristallines (granités, gneiss) qu'on connaît en géographie sous le nom de Massif Central, dont les affleurements pénètrent jusqu'au centre de la ville (gare Saint-Paul, pied de la Croix-Rousse, etc.). Lyon est donc placé à la limite orientale du Massif central, et à l'est il est bordé par d'autres régions naturelles. A une cinquantaine de kilomè- tres, on trouve le massif calcaire plissé du Jura méridional, le Bugey, qui se continue vers le sud par le plateau triangulaire de Crémieu-Morestel. Entre le Massif central et cette région jurassienne se trouve le vaste couloir formé par lés vallées de la Saône et du Rhône, et c'est ce rôle de couloir à la fois géologique et géographique qui est le caractère essentiel de la région lyonnaise, couloir occupé successivement par des mers, des lacs, des fleuves, des glaciers, et qui est resté l'un des grands chemins de migration des peuples. Nous avons donc à distinguer dans cette étude une première région orientale qui sera constituée, si nous ne voulons pas nous étendre trop loin, par la chaîne cristalline d'Yzeron, à orientation NS ; continuée par le massif d'Arjoux au nord, de l'autre côté de la Brévenne ; et enfin par le Beaujolais, au nord de la basse Azergues. Au sud du Gier, remblayé par les accumulations houillères de Saint- Etienne, on trouve un autre massif cristallin, le massif du Pilât, orienté de l'est à l'ouest. A l'est, de l'autre côté de la vallée du Rhône, on doit distinguer la région plissée du Jura méridional, le Bugey, plissements qui viennent mourir dans la région de Saint-Quentin-LaVerpillière en s'abaissant sous les collines miocènes du bas Dauphiné.