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 imprimée par led. Granjon, sur certaines et grandes peines contenues
 aux lettres de privilège dud. Granjon... ».
      R. Constantinus, un fils d'Antoine Constantin, imprimeur et éditeur
 à Lyon, croit J. W. Enschedé (i), adresse dans le même ouvrage une
 préface latine aux lecteurs, où il fait un éloge enthousiaste de l'invention
 de Granjon.
      Cette préface est assez intéressante pour que nous la traduisions :
 « Si ces caractères étonnent le lecteur par leur aspect inaccoutumé ils
 ne manqueront pas cependant, j'en suis certain, de le séduire par leur
côté pratique et même par leur élégance. Robert Granjon en conçut le
 dessin ingénieux et second Dibutades de Sicyone, père des typographes,
 en grava le relief. Leur lecture est aussi agréable que commode et leur
forme est justifiée autant qu'une autre si elle ne l'est davantage ; car elle
 se rapproche d'aussi près qu'il est possible de l'écriture courante ; imitée
 avec une telle perfection qu'on peut hésiter si on lit un manuscrit ou
 des lettres d'imprimerie.
      « Ils seront appréciés ici et partout pour peu que les maîtres d'école
 en recommandent l'usage : c'est affaire à eux. Au surplus, même sans
leur concours, ixoyoî -v^ en prouvera l'utilité à suffisance et en rendra
l'habitude familière à tous ; je n'en veux pour preuve que leur forme
 même universellement adoptée en Europe pour l'écriture à la main.
      « A moins qu'on ne méprise sa propre éducation pour préférer des
usages étrangers. Mais un tel homme mériterait comme autrefois chez
les Romains, d'être accusé et puni du crime de « Barbarie » et de se voir
condamné comme le veut Ulpien, à l'exil, rejeté des siens, et contraint
de vivre à l'étranger. Celui-là, en effet, est un mauvais citoyen qui préfère
à celles de sa patrie les institutions des autres peuples et qui se plait
dans un autre pays plus que dans le sien. Adieu ».
      Tout cela s'accorde parfaitement avec l'affirmation de l'Histoire
ou Chronique des choses plus mémorables recueillie par Jean Carion, &
traduite par Jean le Blond (A Lyon, chez François Arnoullet, 1577) :
      « Ledit an 1557 à Lion fut trouvé l'invention de la lectre françoise

   (1) Tydschrift voor Boek en Bibliotheekwezen, V, 207.