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LES MOULINS A PAPIER SUR L'HERAULT EN 1189.
On peut lire dans de nombreuses monographies, chronologies ou
histoires du siècle dernier et actuelles 3 :
« En 1189, Raymond Guillaume, évêque de Lodève, donna à Ray-
mond de Popian plein pouvoir de construire, au milieu de l'Hérault, un
ou deux moulins à papier, sous l'obligation d'un cens annuel de trois
émines d'orge ».
Ce renseignement paraissait parfaitement vraisemblable, puisque le
papier se fabriquait en Sicile, en Italie et en Espagne à cette date, qu'il
fut employé dans le Midi de la France avant de l'être au Nord de la Loire.
(Registre de notaires marseillais en 1248. Registre des enquêteurs de
Languedoc, A. N., 1248. Registre des comptes d'Alphonse de Poitiers,
A. N., 1243-1248. Registre des commissaires royaux en Toulousain,
A. N., 1272-1274).
Une seule chose devait paraître bizarre, c'est qu'un moulin à papier
dût fournir comme redevance trois émines d'orge.
M. Henri Stein, dans son étude sur la papeterie d'Essones, en 1894,
avait entrevu l'inexactitude de ce renseignement. Mais le rapport de
la Commission d'installation du Musée rétrospectif de la classe 88 (Papier)
à l'Exposition de 1900, l'admettait cependant comme vrai... jusqu'Ã
preuve du contraire.
Désireux de trouver la vérité et ayant sous la main les éléments
nécessaires, M. Joseph Bertelé fit les recherches qu'il convenait pour
élucider la question. Il a exposé leur résultat dans le Bibliographe Moderne,
1906, t. X, p . 2 0 1 .
Il rappelle d'abord le texte que nous avons cité, en indiquant qu'il
avait été emprunté au livre de M. Géraud (Essai sur les livres dans Vanti-
quité) .
M. Géraud, élève du savant Guérard à l'école des Chartes, avait
reçu ce renseignement de Raymond Thomassy, originaire comme lui
de l'Hérault.
M. Bertelé a voulu de suite remonter aux sources indiquées par
Rev. Lyon. 22