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      Une autre question touchant de près celle des salaires est celle de
la participation de la main-d'œuvre aux bénéfices. Elle est particulière-
 ment complexe parce que, la plupart du temps, elle est mal posée. Le
principe en est d'ailleurs discutable, et une prime proportionnelle au
chiffre d'affaires serait, semble-t-il, plus logique. En supposant le principe
admis, il faut avant tout définir le bénéfice et ensuite la part de bénéfice
correspondant à la part de production qui provient de la main-d'œuvre.
En effet, l'erreur qui prétendait attribuer à celle-ci le rôle principal et
même unique dans la production a été justement dénoncée. Une analyse
serrée des éléments de la production a montré quelle part y ont respecti-
vement la direction, le capital et la main-d'œuvre et, par suite, quelle
part de rémunération doit revenir à chacun de ces éléments. Il est bien
entendu que la main-d'œuvre ne saurait avoir droit aux bénéfices qui
viennent de l'habileté de la direction commerciale par exemple.
      En tout cas, cette participation ne saurait être établie d'une manière
obligatoire et sur un type uniforme, alors que les entreprises auxquelles
elle peut s'appliquer présentent une infinie variété.
      A Lyon elle est pratiquée avec des modalités diverses suivant la
nature des maisons de commerce et des industries. En outre, ainsi que
nous l'avons dit, le patronat lyonnais a tenu de tout temps à honneur
d'employer une partie de ses bénéfices à des œuvres sociales : coopératives,
caisses de secours, habitations ouvrières, etc., destinées à améliorer la
condition des ouvriers et des employés.
      Une autre des préoccupations qui dominent aujourd'hui les relations
entre le capital et le travail est la participation des ouvriers à la gestion
des entreprises. Dans le monde entier, ceux-ci la mettent au premier
plan de leurs revendications de l'heure présente. Ils veulent d'ailleurs en
faire un instrument de lutte de classes pour aboutir à ce qu'ils appellent
la dictature du prolétariat. Là aussi la question est mal posée. Le mot de
« cogestion ». ouvrière, fréquemment employé, est impropre. Disons
plutôt « collaboration ». Les ouvriers, en effet, ne sauraient être admis à
la surveillance de la gestion administrative et financière que d'après le
droit commun, c'est-à-dire dans la mesure où la possession d'un certain
nombre d'actions leur donnerait des représentants dans les assemblées