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        Le Premier Salon Lyonnais des Beaux-Arts
     Vers le milieu du mois de juillet de l'année 1786, paraissait dans les gazettes de
notre ville, l'annonce suivante :
                                  Sallon (sic) des Arts
     « On se propose de faire dans ce sallon, le 25 août prochain, l'exposition la plus
nombreuse et la plus brillante qu'il sera possible de tableaux, dessins, plans, ouvrages
de sculpture, gravures, étoffes et machines nouvelles. On espère que les artistes les
plus distingués et tous ceux qui aiment les arts, voudront bien concourir au succès de
cette tentative. La réunion des morceaux exposés formera un spectacle nouveau pour
cette ville. On ne négligera rien pour le rendre intéressant et on espère que ces exposi-
tions, continuées toujours avec plus de succès, les années suivantes pourront devenir
aussi utiles aux arts qu'agréables aux citoyens. Les artistes et les amateurs qui se
proposeront de faire exposer quelques morceaux le 25 août prochain, sont priés d'en
donner avis incessamment au concierge du Sallon des Arts ».
     L'exposition ainsi annoncée devait être le premier salon lyonnais des beaux-arts.
     La curieuse association connue sous le nom de Sallon des Arts, qui lançait cet
appel au public lyonnais, fut une des plus intéressantes manifestations de notre esprit
local, à la fin du dix-huitième siècle. Nous nous proposons d'en donner, dans un
prochain numéro, une étude plus approfondie que ces quelques lignes qui ne visent
qu'à rappeler le souvenir de la première exposition d'œuuses d'art qui ait eu lieu à
Lyon.
     Cette association avait été fondée au début de cette même année 1786, par quel-
ques dévoués et généreux citoyens lyonnais, dans le but « d'offrir à tous les sexes, à
tous les âges, les moyens de jouir, au sein d'une société choisie, des amusements variés
de l'esprit et de tout ce que les arts ont de plus enchanteur, faire connaître, par des
expositions, les chefs-d'œuvre des artistes les plus distingués, les machines ingénieuses,
les découvertes utiles, les nouveautés intéressantes ». Tel est du moins le programme
que traçait à son activité son fondateur, le chevalier-poète André de Bory, gouverneur
du château de Pierre-Scize, secrétaire perpétuel de l'Académie de Lyon, dans l'assem-
blée générale du 20 avril.
      Les amateurs et artistes lyonnais ne semblent pas avoir répondu en foule à l'appel
des directeurs du Sallon des Arts; cependant l'exposition s'ouvrait le jour désigné,
25 août, dans le local de la société, maison de Janzé, à l'angle de la place Louis-le-
Grand, actuellement place Bellecour, et de la rue Saint-Dominique. Sa durée était
primitivement fixée à huit jours, mais quelques œuvres n'ayant été apportées au
comité qu'après l'ouverture, elle fut prolongée jusqu'au lundi 11 septembre. Dans
une courte préface, le catalogue édité à Lyon à l'imprimerie de la Ville ( i) exposait les
raisons qui avaient présidé à l'organisation de cette manifestation artistique : « Offrir
aux citoyens de cette ville un spectacle intéressant et nouveau pour elle, rapprocher les