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— 565 — Le Premier Salon Lyonnais des Beaux-Arts Vers le milieu du mois de juillet de l'année 1786, paraissait dans les gazettes de notre ville, l'annonce suivante : Sallon (sic) des Arts « On se propose de faire dans ce sallon, le 25 août prochain, l'exposition la plus nombreuse et la plus brillante qu'il sera possible de tableaux, dessins, plans, ouvrages de sculpture, gravures, étoffes et machines nouvelles. On espère que les artistes les plus distingués et tous ceux qui aiment les arts, voudront bien concourir au succès de cette tentative. La réunion des morceaux exposés formera un spectacle nouveau pour cette ville. On ne négligera rien pour le rendre intéressant et on espère que ces exposi- tions, continuées toujours avec plus de succès, les années suivantes pourront devenir aussi utiles aux arts qu'agréables aux citoyens. Les artistes et les amateurs qui se proposeront de faire exposer quelques morceaux le 25 août prochain, sont priés d'en donner avis incessamment au concierge du Sallon des Arts ». L'exposition ainsi annoncée devait être le premier salon lyonnais des beaux-arts. La curieuse association connue sous le nom de Sallon des Arts, qui lançait cet appel au public lyonnais, fut une des plus intéressantes manifestations de notre esprit local, à la fin du dix-huitième siècle. Nous nous proposons d'en donner, dans un prochain numéro, une étude plus approfondie que ces quelques lignes qui ne visent qu'à rappeler le souvenir de la première exposition d'œuuses d'art qui ait eu lieu à Lyon. Cette association avait été fondée au début de cette même année 1786, par quel- ques dévoués et généreux citoyens lyonnais, dans le but « d'offrir à tous les sexes, à tous les âges, les moyens de jouir, au sein d'une société choisie, des amusements variés de l'esprit et de tout ce que les arts ont de plus enchanteur, faire connaître, par des expositions, les chefs-d'œuvre des artistes les plus distingués, les machines ingénieuses, les découvertes utiles, les nouveautés intéressantes ». Tel est du moins le programme que traçait à son activité son fondateur, le chevalier-poète André de Bory, gouverneur du château de Pierre-Scize, secrétaire perpétuel de l'Académie de Lyon, dans l'assem- blée générale du 20 avril. Les amateurs et artistes lyonnais ne semblent pas avoir répondu en foule à l'appel des directeurs du Sallon des Arts; cependant l'exposition s'ouvrait le jour désigné, 25 août, dans le local de la société, maison de Janzé, à l'angle de la place Louis-le- Grand, actuellement place Bellecour, et de la rue Saint-Dominique. Sa durée était primitivement fixée à huit jours, mais quelques œuvres n'ayant été apportées au comité qu'après l'ouverture, elle fut prolongée jusqu'au lundi 11 septembre. Dans une courte préface, le catalogue édité à Lyon à l'imprimerie de la Ville ( i) exposait les raisons qui avaient présidé à l'organisation de cette manifestation artistique : « Offrir aux citoyens de cette ville un spectacle intéressant et nouveau pour elle, rapprocher les