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 plus redoutable était Cantacuzène, et, s'il voulait se maintenir au pouvoir, il
 lui fallait nécessairement en triompher.
       Ne se sentant pas capable de s'opposer à lui comme général, il fit appel
à toute son ingéniosité et il essaya de battre son ennemi plus par la diplo-
matie que par les armes. Cantacuzène avait des alliés. Successivement, il les
lui enleva : Guy d'Arménie, dès décembre 1341 ; puis Monomaque et Syna-
dène, au début de 1342, et Constantin Paléologue, en mai de la même année.
Pour le maintenir en Thrace, l'empêcher de s'emparer d'Andrinople et de
marcher sur Byzance, il fomenta des révolutions, en soulevant la populace
contre les riches, et réussit à acheter une partie de ses troupes. Alors lui-
même prit le commandement d'une flotte de vingt vaisseaux, fit voile sur
Thessalonique, puis marcha sur une ville nommée Gynécocastre et rejeta
Cantacuzène en Serbie. Ce dernier n'avait plus alors avec lui qu'environ
deux mille hommes et il était coupé de la mer et de Didymotique, défendue
par sa propre femme Irène. Apocaucos marchait de succès en succès ; il
n'avait plus qu'à se faire livrer Cantacuzène par le tsar de Serbie, Etienne
Douchan, et à s'emparer de Didymotique. Aussi, quand il rentra à Byzance,
fut-il reçu comme le sauveur de l'empire. Il était à l'apogée de sa gloire.
       Cantacuzène, toutefois, montrait la même énergie à se défendre
qu'Apocaucos à l'exterminer. Comme Anne et Apocaucos avaient appelé à
leur aide l'étranger, l'émir d'Aïdin, ainsi, lui-même, avait appelé le sultan
turc de Nicée, Orchan, et, grâce à lui, il rentrait dans Dydimotique déblo-
quée. Mais Apocaucos, sachant que sa défaite serait sa mort, redoublait
d'ardeur. A force d'habileté, il faisait d'Etienne Douchan l'ennemi de
Cantacuzène, qu'il ne parvenait pas, il est vrai, à faire assassiner. En avril
 1343, alors que Cantacuzène commençait à posséder un assez grand nombre
de places fortes à l'ouest et marchait sur Thessalonique, Douchan, à
l'instigation d'Apocaucos, lui réclamait les troupes qu'il lui avait prêtées, et
le contraignait ainsi à se replier sur Berrhoe. Apocaucos profitait de l'occa-
sion. Il survenait par mer et tentait d'écraser Cantacuzène. L'un de ses
lieutenants ravageait les environs de Berrhoe ; lui-même s'emparait de
Platamon, l'unique ville maritime restée à Cantacuzène, et le coupait ainsi
de l'Asie. Il répandait le bruit de sa mort chez ses alliés, essayait d'obtenir
leur neutralité, ou, à tout le moins, de retarder leur arrivée. Il ne pouvait