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enlever Berrhoe à Cantacuzene, mais il empêchait Thessalonique de tom-
ber en août, grâce à une révolution intérieure, dont il était l'instigateur. Il
gardait encore l'avantage et revenait à Byzance.
Cependant, cette année 1343, Apocaucos, malgré son habileté, avait
eu quelques insuccès. Assurément, au début d'octobre, il avait rejeté Can-
tacuzene en Serbie, après l'avoir empêché de s'emparer de Phères, mais cer-
tains de ses amis même commençaient à douter de l'issue de la lutte et
profitaient de ses courtes absences pour engager l'impératrice à négocier
avec Cantacuzene.
Il ne pouvait se maintenir que par la terreur. Pour éviter la contamina-
tion, il frappa sans pitié tous ceux dont il doutait : le grand stratopédarque,
Chumnos et son fils, Asan Constantin et son fils, pour avoir osé engager
l'impératrice à composer avec Cantacuzene furent bannis de la Cour. Puis il
destitua tous les fonctionnaires suspects de cantacuzénisme, confisqua leurs
biens et les arrêta. Sa situation était de nouveau rétablie, et, maître incon-
testé à Constantinople, il tourna tous ses efforts contre Cantacuzene, qu'il
devinait devoir abattre, malgré tout, très difficilement. On était en janvier
1344.
IV
Le déclin commençait et le jour de la chute tragique et retentissante
n'était guère éloigné.
Apocaucos avait raison de s'estimer encore très puissant, maître de
Byzance et d'une grande partie de l'empire.: Mais, il le sentait bien aussi, de
jour en jour, Cantacuzene devenait plus puissant et ses ennemis plus nom-
breux. Sans perdre son sang-froid, il tenta, avec une énergie qui finit par
confiner à l'aveuglement, de neutraliser, et même d'écraser le premier et de
détruire les seconds.
Cantacuzene, en effet, n'était pas battu. Pour continuer la lutte contre
lui, il fallait, à Apocaucos, de l'argent et des hommes. Il réussit à se procu-
rer le premier, en provoquant des dons volontaires considérables, et les
seconds, en facilitant les engagements. Puis, recourant à son arme habi-
tuelle, la trahison, il s'allia à Alexandre de Bulgarie et acheta l'un des chefs