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d'Auguste ; d'après le texte, Ligurius n'était nullement prêtre de ce temple
ou mieux de cet autel, situé hors du territoire de Lugudunum et dont le
sacerdoce n'avait rien de commun avec ceux de la colonie lyonnaise ;
Ligurius était pontife perpétuel de la colonie fob honorent perpetui pontif-
 (icatus). Si Ligurius n'était pas intendant des jeux, est-il vrai du moins que
toutes les corporations de la ville lui firent graver une inscription en recon-
naissance des jeux du cirque, mémorables par conséquent, exceptionnelle-
ment beaux, qu'il leur avait donnés ? Non ; le texte dit que Ligurius, en
reconnaissance de l'honneur à lui conféré du pontificat perpétuel, fait don à
la cité d'un monument — nous ignorons lequel—,1e monument qui portait
l'inscription, et qu'à l'occasion de la dédicace il fait une largesse pécuniaire à
tous les ordres et offre — à tout le peuple, évidemment — des jeux du
cirque : oh honorent... dat, cuius dont dedicatione... dédit. Telle étant la
vérité, rien ne nous invite à localiser la demeure de Ligurius dans le voisi-
nage de l'autel d'Auguste, aucune raison plausible ne nous recommande
l'hypothèse d'une mosaïque des jeux du cirque dans la demeure de Ligu-
rius. D'ailleurs, si nous donnions à Ligurius la qualité de prêtre de l'autel et
si nous admettions qu'en cette qualité il résidait non loin de l'autel, l'hypo-
thèse n'en vaudrait pas mieux, au contraire, puisque nous savons aujour-
d'hui que l'autel n'était pas dans la région d'Ainay. Néanmoins elle a trouvé
grâce devant Allmer qui, dans sa traduction et son commentaire du texte
épigraphique, n'a commis, cela va sans dire, aucune des bévues de Menes-
trier et d'Artaud. « On a à se demander, dit-il J, si Ligurius Marinus
n'aurait pas habité la ville basse, et si la mosaïque qui représente une
course de chars dans le cirque de Lyon et qui a été découverte près de
l'église d'Ainay n'aurait pas décoré son habitation en souvenir des ludi cir-
censes qu'il avait donnés ».

     2. Artaud 3 fixe « le temps où cette mosaïque a été faite à peu près vers
le milieu du Ier siècle de l'ère chrétienne. Auguste décora d'un obélisque la
spina des cirques, et, dans le même temps, Agrippa y fit rétablir les dau-
phins. Cette peinture ne peut être postérieure à Domitien, puisqu'elle

    i. Ouvr. cité, p. 365.
    a. 1806, in-fol., p. 9 ; 1835, p. 51 et suiv.