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                                    LES

 LÉGENDES DE L'HISTOIRE DU PAPIER

  LES MOULINS A PAPIER SUR L'HÉRAULT EN 1189
            LE PAPIER DE COTON

     Lorsque Descartes écrivait son discours sur la Méthode et affirmait
la nécessité de n'admettre pour vrai que ce qui est évident ou rigoureu-
sement démontré, il se rendait fort bien compte du principal défaut de
la science de son temps. Les savants de génie du siècle précédent ou de
son époque avaient dû triompher non seulement des difficultés naturelles
aux questions qu'ils étudiaient, mais surtout d'une foule d'idées admises
sans aucune preuve, de préjugés considérés comme des dogmes intan-
gibles et d'ailleurs parfaitement faux, défendus au besoin manu militari
par les pouvoirs publics. En un mot, à cette époque, au lieu d'ignorer,
ce qui est parfaitement légitime, on croyait savoir et l'on se trompait,
ce qui est beaucoup plus fâcheux.
     Les sciences ont heureusement, depuis, évolué de la façon la plus
admirable ; l'application de méthodes rigoureuses, l'esprit critique et
l'expérimentation ont donné des résultats dont l'humanité peut être
fière à bon droit.
     Il n'en est pas moins vrai qu'il subsiste encore dans certaines branches
de connaissances des préjugés et des erreurs qui sont un legs peu enviable
du passé. Ne répétons-nous pas tous les jours avec conviction des affir-
mations que nous n'avons pas contrôlées et que nous admettons en raison
de la confiance que nous accordons à ceux qui les ont émises ?
     Ces quelques réflexions fort banales nous sont suggérées par l'histoire
du produit qui a, jusqu'à présent, le plus contribué au développement
de l'esprit humain et dont on a beaucoup parlé depuis quelques mois
à propos de la « pensée française », nous voulons dire le papier. L'impor-
tance de ce produit n'échappe à personne ; en plus de son rôle de « farine