Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                                  — 325 —
     Un trait et il passe, toutefois il lui restait à rentrer dans les frais
qu'il avait déboursés et l'addition se chiffrait par la somme assez ronde-
lette de il.541 francs 99 centimes ; dans ce total rentrait sans doute le
prix de la voiture neuve qu'il avait achetée à cette occasion. Il lui fut
nécessaire d'insister à plusieurs reprises pour en recevoir le paiement ;
il profite de sa présence dans la capitale, à l'occasion du sacre impérial,
pour passer aux caisses publiques ; fin février 1805, il n'avait encore
touché aucun versement; des Relations extérieures, on l'avait renvoyé au
grand juge, du grand juge au ministère de la police ; le 22 mars, il rappelle
à Fouché l'urgence de ses besoins, mais il est obligé de quitter son hôtel
de la chaussée d'Antin sans être satisfait ; instances plus pressantes de
son archevêché de Lyon, le 2 mai, et le 25, de Milan ; mais comme les
dépenses dont il s'agit sont imputables au budget de l'année précédente,
la signature de l'empereur est indispensable pour le règlement ; elle est
enfin rapidement donnée et une lettre de change, au nom de l'abbé
Lucotte, rue du Mont-Thabor, solde la créance.
      Que nous reportions nos regards dans le voisinage de la basilique
des Saints-Apôtres et de la cour Saint-Damase et il nous apparaîtra'une
autre mentalité que celle du palais Lancelotti ; la pitié y survit ; le pontife
débonnaire interroge son entourage, provoque ses initiatives, demande
des lumières, quel dédommagement à ses ennuis, quelle sécurité dans
l'avenir si on lui entrebâillait la voie pour anéantir l'injustice involontaire
qu'il déplore, pour briser les barreaux de la prison du captif, qui, malgré
son amnistie, n'est pas libéré. On avait aussi à redouter la méchante hu-
meur de Bonaparte, à craindre même sa colère, lorsqu'il serait avisé que
l'internement de Vernègues, contrairement au projet d'évasion qu'il avait
suggéré, n'avait pas pris fin par on ne sait quel contre-temps, à quel parti
ne se porterait-il pas? à quelles réflexions désobligeantes pour la cour
romaine, pour ses variations, sa mobilité, son antipathie capricieuse à ne
pas s'associer aux desseins de la politique française, pour sa sottise à les
contre-carrer, quels qu'ils soient, dans leur intolérance plus ou moins
vérifiée avec ses privilèges et son amour-propre, aussi bien que dans leur
conformité avec ses envies les moins dissimulées?
      Interprète d'une volonté supérieure à la sienne et doué d'un tact