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— 316 — fort médiocre ; mais ne dévoilent-ils pas aussi des traits de caractère bons à retenir chez celui qui conçut et fabriqua l'échafaudage, tels que le penchant à l'ostentation, un zèle peu proportionné entre l'effort et le résultat, le mauvais goût de provoquer la louange sur ses succès et son zèle. Un peu de romanesque agrémentera encore cette narration et nous abandonnerons volontiers la parole à l'éminentissime archevêque de Lyon transformé en geôlier provisoire : La remise de l'emprisonné dans le formidable mausolée d'Adrien, que son stratagème de substitution d'état-civil n'avait pas sauvé, fut conclu pour le I er mai (mardi n floréal) et le départ fixé à n heures de nuit. Il est incroyable combien dans cet intervalle de vingt-quatre heures et guère plus, il se dépensa à l'ambassade de mouvement et d'activité ; il était essentiel de ne rien abandonner à l'imprévoyance, au désordre, à l'improvisation de la dernière minute. Le cardinal commença par rédiger et par confier au second secrétaire de la légation, Théodore Hédouville, qu'il avait préposé à l'expédition, des ordres précis et une consigne ample- ment commentée ; ils ne remplissent pas moins de quatre pages in-40 de papier grand format. L'attaché, nanti de la bienveillance de son patron, aura sous la main une escorte composée d'officiers et de soldats des troupes pontificales, qui ne le quitteront pas avant la frontière, près la Catholica. « Il se rendra, porte le manuscrit, ce soif vers dix heures au château Saint-Ange, avec une voiture dans laquelle monteront ensuite avec lui le dit Vernègues et quatre officiers ; deux autres militaires seront aussi en dehors devant la voiture, qui sera de plus escortée par six dragons à cheval. Il engagera de tout son pouvoir les officiers à faire ce voyage avec toute la diligence que pourra comporter la santé du prisonnier ; dans le cas cependant où on aurait lieu de craindre que la trop grande fatigue l'exposât à tomber malade, il serait nécessaire de ralentir la marche et même de la suspendre, si les circonstances l'exigeaient ». Sur les formalités de l'échange, le rédacteur n'est pas moins prolixe ni sa vigilance moins en éveil. Le commandant d'armes de Rimini a été averti ; il se rendra aux limites des deux territoires de l'Etat de l'Eglise