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         NOTES                   ET          DOCUMENTS




                  UNE PAGE OUBLIÉE D'ÉRASME

                                           LES

  HOSTELLERIES DE LYON AU XVIe SIÈCLE

       Erasme, parmi les humanistes de la Renaissance, demeure un des plus connus.
 Tous les visiteurs du Musée du Louvre ou ceux du Musée de Bâle se souviennent
 des étonnants portraits que nous a laissés de lui son ami, le grand Holbein, mais aucun
 historien n'a peut-être pleinement compris ce que cache ce malicieux sourire que le
peintre a laissé flotter sur ses lèvres closes. Ces hommes de la Renaissance, ondoyants
et divers dans leurs pensées, écrivains très féconds, aucune formule d'ensemble ne
permet de les définir tout à fait : ils participent à la vie si riche de leur siècle, où la
 sève de la race est encore toute bouillante et que la discipline classique n'a point
domptée. C'est à cause de cela que les lecteurs modernes les goûtent moins. Habitués
à plus de perfection dans la forme, ils ne les consultent que pour mieux comprendre les
écrivains qui s'enrichirent à leur dépens. L'Eloge de la folie, d'Erasme, a-t-il de nos
jours beaucoup de lecteurs? Je me permets d'en douter. Ses ouvrages de controverse
avec les protestants, ou ses traités de dévotion, sont consultés par les historiens
de la Réforme, mais le reste de ses opuscules, imités des Anciens, ses entretiens fami-
liers, entre autres, sont assez inconnus du public pour que l'on puisse espérer causer
une véritable surprise à beaucoup de nos lecteurs en en citant quelques pages.
      Ces petites compositions, divisées par décade, ont pour objet un de ces débats
classiques sur lesquels s'exerçaient la verve des écoliers et à vrai dire cette forme assez
factice : Erasme n'a point l'assurance d'un Platon dans ce genre littéraire si difficile.
Dans la III e décade, consacrée aux banquets, tout un entretien, le V a trait aux hostel-