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— 238 — POÈME V / H ! que nous avons tort, si sur ces agonies c'est un De profundis que nous balbutions : Ces cercueils ont des voix d'Annonciations, de Noëls et d'Epiphanies ! Ils disent : « Le secret pour garder aux atlas, intangible, la courbe auguste des frontières, c'est de la jalonner toute de cimetières : Patrii soli caritas ! C'est d'avoir ceinturé notre Alsace-Lorraine d'avance — en lui donnant jadis comme parrain La Tour d'Auvergne, enterré sur les bords du Rhin, avec Marceau, Hoche et Turenne. Ils disent : « Souviens-toi que c'est de vétérans, d'aïeux, de trépassés, qu'une patrie est faite ; de l'écho prolongé du cri de sa défaite Et du hoquet de ses mourants ; De plus de « Jours des Morts » que des Pâques fleuries » moins d'yeux vivants que d'yeux qu'il a fallu fermer ; — que la Patrie enfin, en un mot, c'est d'aimer un tas de chères vieilleries : Un parc à la française et son jet d'eau rieur, la façon dont Le Nôtre avait taillé ses ormes, ses charmilles, ses ifs, toutes choses conformes à notre sens intérieur ; « Il pleut, il pleut, bergère... » ou « Fanfan la Tulipe », ces vieux airs où les gens d'autrefois se sont plus ; un patois désappris ; un timbre qui n'est plus ; un ancien daguerréotype.