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— 195 — dit, enfermé Lyon dans une ceinture de fortifications. Une partie seule- ment, les remparts de la Croix-Rousse, avait été démolie lors de la cons- truction du boulevard, mais sur la rive gauche du Rhône existaient tou- jours les forts et le canal d'enceinte devenu une suite de fossés stagnants et dangereux pour la salubrité publique. Ce fut un des premiers grands travaux de voirie entrepris par la municipalité lyonnaise sous la Troisième République. Le comblement des fossés et la démolition des forts permi- rent la création de nouvelles voies et places, parmi lesquelles le boulevard des Belges, avec ses hôtels et ses villas en bordure du parc de la Tête- d'Or, s'affirme aujourd'hui comme un des quartiers les plus aristocra- tiques de la cité. L'administration du préfet Vaïsse, alors qu'elle avait créé ces magnifi- ques percées de la rue Impériale et de la rue de l'Impératrice, avait négligé tout un quartier sordide, situé entre la place des Cordeliers et l'Hôtel- Dieu. Cette partie délaissée de l'ancien Lyon, appelée le quartier Grôlée ou du Mont-de-Piété, en raison d'un monument sans aucun caractère artistique situé derrière l'église Saint-Bonaventure et en façade sur la rue Ferrandiere, restait dans la presqu'île comme un dernier souvenir de la laideur et de la saleté repoussante de certains vieux quartiers lyon- nais. Ce fut en 1895 que la municipalité entrepris l'assainissement de ce quartier infect et son embellissement par la création des rues Grôlée et Président-Carnot. Vers 1898, toute la partie du quartier Saint-Paul comprise entre les rues Lainerie, Octavio-Mey et le quai de Bondy, et dans laquelle se trou- vaient des rues ayant à peine deux mètres de large, fut démolie, et ces vieux immeubles généralement vétustés et insalubres firent place au Palais du Conservatoire bâti sur les plans de l'architecte Huguet. Il est regrettable que, puisqu'il s'agissait d'une transformation de quartier, laissant toute latitude pour le tracé des voies publiques, on ait cru devoir accoter contre des maisons de rapport ce monument qui ne manque point d'un certain caractère artistique, au lieu de le dégager entièrement. C'est là un défaut que nous retrouverons malheureusement dans presque tous les édifices élevés à cette époque. Quelques années plus tard, en 1902, on procédait à la même opération d'assainissement dans le quartier de la