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pont Saint-Clair dont l'existence ne devait être que de courte durée ; il
fut emporté en 1854.
      La même époque vit encore édifier sur la chaussée Perrache la prison
Saint-Joseph, d'après les plans de l'architecte parisien Louis Baltard,
les abattoirs, situés à côté, d'après ceux du Lyonnais Dupasquier. En
1835 fut posée la première pierre du Palais de Justice dont les plans,
dessinés par Baltard, avaient enthousiasmé les Lyonnais qui furent quelque
peu déçus lorsqu'ils virent le monument terminé. Aussi l'avocat Pérouse,
en ses Embellissements de Lyon, pochade rimée par un vieux canut, s'exprima-
t-il ainsi en parlant de ce vieux chef-d'œuvre :
         Le voilà donc fini, ce palais de chicane,
         Il n'est guère plus gai que la porte de Roanne ;
         Malgré son prix énorme, on le décrit d'un trait :
         Façade ambitieuse et flancs que font regret!
         Pour une masse lourde et plus ou moins correcte,
         A quoi bon de Paris mander un architecte?
       Il est vrai que la façade à prétention du Palais de Justice semble
avoir été édifiée au détriment des côtés, mais néanmoins la boutade de
Pérouse nous paraît quelque peu sévère, étant donné que la porte de
Roanne, qui était celle de l'ancienne prison dite de Roanne, démolie
pour faire place au nouveau Palais de Justice, passait aux yeux des
Lyonnais pour le symbole de la tristesse et de l'effroi.
      Nous nous garderons bien de citer parmi les embellissements de la
cité lyonnaise à cette époque, les fortifications, commencées en 1831 pour
remplacer les anciens remparts démolis en 1793. Ces fortifications étaient
constituées, sur la rive gauche du Rhône, par un large canal d'enceinte
s'étendant depuis la Mouche jusqu'à la Tête-d'Or et reliant neuf forts:
forts de la Vitriolerie, du Colombier, de la Motte, des Hirondelles, de
Villeurbanne, de la Part-Dieu, des Broteaux, des Charpennes et de la
Tête-d'Or. Les fortifications reprenaient sur la rive droite par une porte
fortifiée appelée porte du boulevard et placée au-dessus de la barrière
Saint-Clair, avec un bastion dit d'Orléans et la caserne crénelée des
Bernardins; de là partait un mur d'enceinte à bastions qui suivait le tracé