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— 182 — de l'ancien rempart de la Croix-Rousse et se terminait au fort Saint-Jean. Les fortifications se continuaient sur la rive droite de la Saône par les fortins de Vaise et les forts de Loyasse pour finir entre la Quarantaine et Saint-Georges, vis-à -vis le pont d'Ainay. La plus grande partie de ces fortifications ont été démolies soit à la fin du Second Empire pour la partie s'élevant sur le coteau de la Croix-Rousse, soit pendant les premières années de la III e République pour le canal d'enceinte et certains forts dans la plaine des Broteaux. Cette profusion de chefs-d'œuvre d'art militaire semblant plutôt menacer la ville que la défendre, tendrait à prouver que le roi-cito- yen n'éprouvait point, pour les habitants de Lyon, les mêmes sentiments que son prédécesseur Henri IV qui déclarait, dans son édit de 1594, que n'ayant pas la moindre défiance contre les Lyonnais, il ne veut au milieu d'eux de citadelles que dans leurs cœurs. Nous arrivons à l'époque la plus intéressante de l'histoire des trans- formations et des embellissements de la cité lyonnaise. Par le coup d'Etat du 2 décembre, le prince-président Louis Napoléon vient de s'emparer du pouvoir. Lyon a pris un développement considérable au point de vue commer- cial. La Fabrique lyonnaise s'est transformée par suite de l'adoption de la mécanique Jacquard ; d'industrie de luxe qu'elle était auparavant, elle est devenue sous Louis-Philippe une industrie de grande consommation. La population lyonnaise atteint le chiffre merveilleux pour cette époque de 250*000 habitants. Cependant la cité elle-même n'a rien de ce qui caractérise les grandes villes. Resserrée, pour la plus grande partie de sa superficie, entre le Rhône et la Saône, et pour l'autre part entre la Saône et la colline de Fourvière occupée par des monastères et des couvents, elle présente un dédale de petites rues étroites, sales, mal pavées, et dont les maisons