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Perrache. Il fit étudier un plan de palais impérial avec un parc immense
s'étendant sur toute la partie méridionale de la presqu'île. Malheureuse-
ment il ne fut donné aucune suite à ce projet.
      Au point de vue de l'embellissement de la cité, si nous prenons ce
terme dans le sens qui lui est généralement accordé, on ne peut guère
citer, sous le Consulat et l'Empire, en plus de la réédification des façades
de Bellecour, que la construction du pont Tilsitt ou de l'Archevêché, et
celle du quai d'Herbouville et du quai de la Baleine, aujourd'hui quai
de Bondy, ainsi que l'établissement du Jardin des Plantes et celle du cours
du Midi en 1810, sur l'emplacement d'un canal qui servait à l'écoulement
des eaux provenant des travaux de l'entreprise Perrache. Ce cours reçut
une plantation de platanes qui formèrent, avec le temps, huit magnifiques
allées vertes et ombreuses.
      Mais au point de vue de l'hygiène générale, qui peut être considérée
comme une des parties les plus intéressantes de l'embellissement d'une
grande ville, nous devons citer, à la gloire de l'administration municipale
de cette époque, la création du cimetière central de Loyasse.
      Jusqu'au début du dix-neuvième siècle, chaque paroisse avait son
cimetière particulier, placé ordinairement au chevet de l'église ou à un
de ses côtés. C'est ainsi que, avant la Révolution, Lyon possédait vingt
cimetières disséminés dans l'intérieur de la ville. Cette multiplicité de
centres d'enfouissement était évidemment contraire à toutes les règles
de la salubrité publique et ne pouvait s'expliquer que par la dévotion
 des individus envers le lieu saint où s'était exercée leur ferveur religieuse.
 Dès 1776, le collège des médecins lyonnais s'était nettement prononcé
pour l'établissement d'une nécropole unique et la destruction complète
 des cimetières paroissiaux. Il exposait au Consulat, dans un rapport très
étudié, que ce cimetière ne pouvait être plus avantageusement placé que
 dans une partie de ces broteaux que le génie de Morand venait de relier
 à Lyon, partie assez distante pour ne pas craindre les inondations. Il
 faisait valoir que le vent d'est souffle rarement sous notre climat, que ce
 vent seul pourrait porter dans l'enceinte de la ville des exhalaisons putri-
 des, et encore trouverait-il dans l'étendue du Rhône une barrière infran-
 chissable -, que d'ailleurs l'atmosphère de ce fleuve agité par son cours