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           CHRONIQUE DE LA CURIOSITÉ

       Une chronique de la Curiosité à Lyon^ direz-vous. Pourquoi pas. Pour la
 justifier, il suffit de voir l'affiuence du public aux expositions et aux ventes publiques.
 On peut ainsi se rendre compte qu'il existe à Lyon nombre d'amateurs que l'art
 et le bibelot intéressent.
       Pendant les mois de décembre, janvier et février, nous ne pouvons signaler
 aucune vente sensationnelle : quelques-unes furent cependant intéressantes ; les
prix se sont maintenus dans une très honorable moyenne et la vague de baisse,
 qui est manifeste à Paris, se fait à peine sentir à Lyon.
       Les objets anciens ont toujours beaucoup de vogue. Voici quelques prix :
 dans les meubles, un bonheur du jour en bois de rose, époque Louis XV, a été
adjugé 4.200 francs ; une commode en marqueterie d'époque Louis XV, 1.730 francs ;
 une poudreuse de dame d'époque Louis XVI, 1.500 francs , un bureau à dos d'âne
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en bois de violette et satiné époque Louis XVI, 2.350 francs. Dans les sièges, un
grand canapé en bois ciré, d'époque Louis XIV, recouvert d'une tapisserie au gros
point moderne a dépassé 4.000 francs ; un canapé en bois ciré d'époque Louis XVI,
recouvert de soierie moderne a fait 3.500 francs ; une bergère à oreille d'époque
Louis XV, recouvert de vieille soie, 2.050 francs ; deux fauteuils et deux chaises
cannées en bois ciré et sculpté, d'époque Louis XV, 3.050 francs.
      Les prix des tableaux sont toujours inégaux et décevants : les peintres de l'Ecole
lyonnaise voient leur cote se maintenir dans des prix élevés, mais certaines bonnes
peintures méritent infiniment mieux que les prix dérisoires qu'elles obtiennent,
et d'une façon générale l'amateur qui fréquente la salle des ventes ne connaît pas
la peinture et paye la signature, surtout lyonnaise, qu'elle soit bonne ou mauvaise.
Exemple : Théodore Lévigne se vend toujours bien, cependant... Les Carrand
sont très demandés et la moindre peinture de ce maître dépasse 1.000 francs ;
les Ravier sont cotés dans les mêmes prix : l'an dernier, à la vente Jacques Martin,
une aquarelle de ce maître a été adjugée 4.800 francs ; il est vrai qu'en juin 1920
des Carrand ont été vendus de 4.000 à 6.000 francs. Quant à Vernay, il semble devoir
atteindre des prix encore plus élevés : si, à la salle de vente, ses toiles n'ont jamais
été adjugées à des prix supérieurs à 2.000 francs, c'est qu'il n'en est pas passé d'im-
portantes, mais des études ou de petites peintures arrivent facilement aux prix de
1.200 ou 1.800 francs. Personne n'ignore, dans le monde de la curiosité, que des
amateurs ont acheté à des particuliers des Vernay 10.000, 14.000 et même 20.000
francs! C'est un prix énorme et peut-être un peu exagéré.
      Il s'est vendu peu de tableaux anciens : une Tempête de Joseph Vernet a été
adjugée 3.450 francs, prix très satisfaisant. Peu de gravures, quoique toujours très
recherchées des amateurs : la suite de Paul et Virginie, par Descourtis a atteint le